Quinze membres présumés du groupe clandestin corse, le "FLNC des anonymes", comparaissent depuis mercredi matin devant la cour d’assises de Paris, spécialement composée de magistrats, qui a disjoint le cas de deux militants qui ne peuvent pas assister à un procès d’un mois pour des raisons de santé.
Les débats ont commencé à 10h avec l’entrée dans le box de onze des quinze accusés, les quatre autres comparaissant libres. Ils ont décliné leur identité, avant de s’asseoir devant une rangée de gendarmes et derrière leurs avocats.
Le président Jean-Paul Getti a disjoint les cas de Dominique Renucci et de Jean-Marie Vergelatti, trop malades pour assister à un mois de débats. Les deux hommes, absents mercredi, seront jugés ultérieurement par une autre cour d’assises.
Le président a procédé à l’appel des 20 témoins et des cinq experts qui doivent défiler à la barre pendant un mois. Ensuite a débuté la lecture de l’arrêt de mise en accusation qui se poursuit dans l’après-midi.
Les quinze accusés doivent répondre de 21 attentats commis dans l’Ile de Beauté entre en juillet 2001 et décembre 2002, attentats revendiqués dans huit communiqués et au cours de deux conférences de presse. Selon l’acte d’accusation, cela en fait le groupe le plus actif dans l’île au cours de cette période.
Le groupuscule est apparu sur la scène de la "lutte de libération nationale" le 20 octobre 2001 avec la revendication de l’attentat perpétré le 6 juillet 2001 contre une caserne de CRS en construction à Furiani (Haute-Corse).
Il est né en réaction aux accords de Matignon dénonçant ceux qui ont "trompé le peuple corse" en négociant avec le gouvernement de Lionel Jospin le transfert d’un certain nombre de compétences réglementaires à l’assemblée de Corse.
Ensuite, il a revendiqué une série d’attentats, notamment contre la caserne des gendarmes à Borgo le 23 juillet 2002, une tentative contre la brigade de gendarmerie de Calvi dans la nuit du 22 eu 23 décembre 2002 et les attentats, deux jours plus tôt, contre deux villas à Vescovato.
La caserne CRS de Furiani, déjà visée le 6 juillet 2001, avait été entièrement détruite un an plus tard, le 18 juillet 2002, par l’explosion de cinq charges, mais il n’y avait pas eu de victimes.
Tous les accusés sont mis en examen pour le délit d’"association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", mais la plupart aussi pour "destruction d’un bien appartenant à autrui par substance explosive, fabrication et détention de substances explosives en bande organisée", un crime qui leur a valu le renvoi aux assises.
Début décembre 2002, la police a interpellé Antoine Marchini, employé dans un groupe de distribution de presse, présenté comme le "chef opérationnel" du groupe. Il a été mis en examen et écroué le 13 décembre avec Stéphane Leca, Bernard Frédéric, Jean-Christophe Casula, Jean-Marie Vergelatti et Christian Felicelli. Ces derniers n’étaient alors pas connus comme des militants nationalistes.
Quelques jours plus tard, Nicolas Gianini a été mis en examen, puis ont suivi début 2003 Ours-Jean Filippi, Ulysse-Antoine Calendini, Cédric Campana, Christophe Andreu, Pierre-Jean Albertini, François-Xavier Acquaviva, Dominique Renucci, Alain Franquin, Dominique Mariani et Antoine-Philippe Pieri.