BRUXELLES -- Sur le coup de midi, aujourd’hui 19 Avril 2007, la Cour de Cassation a annulé toutes les charges retenues contre Bahar Kimyongur ainsi que celles concernant les sept autres inculpés turcs du procès DHKP-C. Ils ont été libérés quelques heures après l’annonce du verdict cet après-midi.
L’annulation du procès a été rendue possible grâce à l’article 6 de la convention des droits de l’homme qui stipule que tout homme a droit à l’impartialité du tribunal chargé de le juger. La légitimité du tribunal peut être contesté dés l’apparition d’un élément de suspicion dans le dossier. Dans ce cas, c’est la nomination du juge Freddy Troch à la tête du tribunal correctionnel de Bruges qui a été l’élément principal de l’enquête conduisant à l’annulation du procès. Le 28 février 2006, ce dernier avait condamné Bahar à 4 ans de prison. Dans ce que beaucoup dénoncent comme un complot, le juge est suspecté d’avoir proclamé une condamnation « arrangé » suite à une réunion secrète entre l’état belge et turc. Il semblerait que les deux nations aient collaboré en vue d’installer un système de fichage de tous les Turcs dans le territoire belge. De plus, il apparaîtrait que le procureur, John Delmulle, soit aussi impliqué dans le complot présumé et ait également participé à cette réunion secrète.
Ce procès est considéré comme symbolique des dérives causées par les lois anti-terroristes instaurées en Belgique depuis 2003. Le comité de soutien trouve inadmissible qu’un homme qui n’a fait qu’exprimer ses points de vues politiques puisse subir ce sort. Mais cette annulation du procès par la Cour de Cassation est une preuve pour beaucoup que la liberté d’expression en Belgique existe toujours. C’est ainsi qu’a l’annonce du verdict, la mère de Bahar s’est exclamé : « Voilà la Belgique que j’aime ! ». Il va sans dire que ce dénouement a été accueilli par des cris de joie et des pleurs par sa famille et ses proches.