Une activiste d’un groupuscule féministe allemand d’extrême gauche,
"Zora
la rousse", a reconnu mercredi au premier jour de son procès être
responsable de deux attentats manqués en Allemagne en 1986 et 1987.
Adrienne Gerhäuser, 58 ans, a admis dans une déclaration lue devant un
tribunal de Berlin avoir "volontairement et sciemment" participé à des
attentats contre l’Institut de technique génétique de Berlin en octobre
1986 et contre une fabrique de vêtements près de Aschaffenburg (sud) en
juin 1987.
Elle a reconnu avoir fourni deux réveils pour actionner les
détonateurs,
mais les attentats avaient échoué à cause d’une défaillance des
mécanismes
de déclenchement, et personne n’avait été blessé.
Avec ces aveux, Adrienne Gerhäuser, qui comparaît également pour
appartenance à une association terroriste, risque une peine de prison
avec
sursis de deux ans maximum. Elle s’était présentée d’elle-même à la
police
à la fin de l’année dernière.
"Zora la rousse" ("Rote Zora"), un groupuscule allemand de femmes
d’extrême gauche créé en avril 1977, a préparé 45 attentats, manqués ou
réussis, jusqu’en février 1988, selon le parquet.
Ce groupuscule faisait partie de l’organisation extrémiste de gauche
"Cellules révolutionnaires" et tire son nom du roman éponyme pour
enfants
de l’écrivain allemand Kurt Held, qui fit l’objet d’une série télévisée
à
la fin des années 1970.
Fin mars, Brigitte Mohnhaupt, figure emblématique du groupe terroriste
d’extrême gauche Fraction armée rouge (RAF), avait été remise en
liberté
dimanche après 24 ans de détention et malgré sa condamnation à la
prison à
vie pour neuf assassinats.