Asier Larrinaga et Garikoitz Etxebarria, arrêtés début janvier à Ascain par la police française, ont été remis hier aux autorités espagnoles qui ont décidé de les écrouer. La chambre d’instruction de la Cour d’appel de Pau avait annoncé le 30 décembre sa décision d’accepter la demande de transfert en Espagne des deux jeunes accusés par Madrid d’appartenir à l’ETA.
L’examen des demandes d’extradition des deux Bizkaitar avait été reporté lors d’une première audience le 16 janvier dernier, le tribunal n’ayant pas reçu à cette date les documents officiels des autorités judiciaires de Madrid.
L’affaire avait été mise en délibéré une semaine plus tard, le 23 janvier, à l’issue d’une audience au cours de laquelle l’avocat de la défense, Yolanda Molina a estimé que les autorités françaises s’étaient rendues coupables d’un "détournement de procédure" pour maintenir ses clients en détention. Les autorités françaises ne chercheraient qu’à "combler la soif de répression" des autorités espagnoles après l’attentat de Madrid, selon Me Molina qui s’est interrogée sur les circonstances de l’interpellation. Alors que les MAE n’étaient toujours pas délivrés par l’Espagne, le Parquet de Paris avait officiellement signifié le 11 janvier aux autorités espagnoles son intention de privilégier l’exécution du mandat d’arrêt espagnol sur la poursuite en France des deux jeunes, les faits dénoncés par l’Espagne étant "plus graves" que ceux qu’ils auraient commis sur le territoire français. Il s’agit de la première application du mécanisme du MAE.