Les Autorités Françaises nous ont soumis de Juin 2003 à Mai 2006 à une
procédure pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes
de terrorisme ».
Il s’agissait d’une procédure judiciaire frauduleuse. Les « indices
d’activité terroriste » dont les Autorités Françaises disposaient étaient
la détention de faux papiers et la parole des Autorités Italiennes. Mais
celle-ci est dépourvue de crédibilité pour toute personne honnête.
Pourquoi ?
Les Autorités Italiennes dès 1981 montent, l’une après l’autre, des
procédures judiciaires pour terrorisme contre nous, les promoteurs et les
membres du (nouveau)Parti communiste italien. Aucune de ces procédures n’a
abouti à une condamnation. Par contre, celles-ci ont gravement entravé
notre activité. C’est ce que les Autorités Italiennes veulent, car elles
n’osent pas interdire ouvertement par la loi l’activité politique des
communistes.
L’accusation de terrorisme portée contre nous par les Autorités Françaises
à la demande des Autorités Italiennes était donc un escamotage pour nous
détenir aussi longtemps qu’il fallait afin que les Autorités Italiennes
montent contre nous une nouvelle procédure, leur huitième procédure
judiciaire, bien entendu pour terrorisme.
* * *
Après trois ans de procédure pour terrorisme, quand les Autorités
Italiennes ont été prêtes à prendre le relais, les Autorités Françaises
ont reconnu qu’elles ne disposaient d’aucun indice d’activité terroriste
et elles cherchent à se débarrasser le plus vite possible de nous : c’est
à dire nous condamner à la détention que nous avons déjà faite en
préventive en s’appuyant sur la fabrication et la détention de faux
papiers et nous livrer aux Autorités Italiennes, moyennant mandat d’arrêt
européen que les Autorités Italiennes vont lancer au moment propice.
À partir du mois de Mai 2006 les Autorités Françaises ont rejeté toutes
les demandes d’actes que nous avons déposées. Elles ont déqualifié
l’accusation en « association de malfaiteurs en vu de fabriquer
habituellement et détenir des faux papiers » et elles nous ont renvoyés à
la Chambre 16/2 du Tribunal Correctionnel de Paris (Ordonnance du 16
Octobre 2006).
Celle-ci a collaboré en fixant de manière exceptionnellement rapide les
audiences du procès au 1er Décembre 2006 (audience dite de fixation) et
17, 18, 19 Janvier 2007. Lors de l’audience de fixation, la Cour n’a pas
entendu raison (engagements des avocats, convocation de témoins). Elle a
tout simplement confirmé les dates des 17, 18 et 19 Janvier. Selon la Cour
il n’y avait pas d’autres dates possibles avant six mois et, à son avis,
elle ne pouvait pas attendre six mois pour statuer sur une affaire qui
pourtant avait traîné trois ans et demi !
* * *
Nous avions demandé le renvoi du procès et l’Aide Juridictionnelle pour
convoquer des témoins français et italiens. Treize témoins sont requis par
nous pour :
1. démontrer l’état de nécessité qui nous a obligés à employer des faux
papiers,
2. démontrer que nous avions bien expliqué notre état de nécessité aux
Autorités Françaises du tout début de notre interpellation le 23 Juin
2003,
3. éclaircir la Cour sur les activité illégales et secrètes du « Groupe
franco-italien sur les menaces graves ». En effet le 03 Mars 2004 les
Autorités Françaises et Italiennes, fonctionnaires gouvernementaux et
magistrats tous confondus, ont constitué ce groupe à Rome pour concocter
leurs plans contre le (nouveau)Parti communiste italien (voir pièces du
Dossier N. 9096/2003 mod. 21 R.G.N.R. du Parquet de Bologna dans le site
Internet http://cap-npci.awardspace.com).
* * *
La Cour a commencé le procès le 17 Janvier 2007, sans avocats ni témoins.
L’audience a tourné vite au bazar. Mme le Président de la Chambre 16/2,
Mme Beauguin, a du renvoyer le procès. Elle a aussitôt fixé toute seule
des nouvelles dates : 4, 5 et 6 Avril 2007.
* * *
Nous avons sollicité nos avocats pour demander à Mme le Président une
réunion afin d’étudier ensemble les conditions d’un procès équitable,
d’autant plus que la Commission de l’Aide Juridictionnelle allait prendre
sa décision seulement le 1er Mars 2007.
Une de nos avocats, Me Isabelle Coutant Peyre, a bien présenté cette
demande le 8 Février 2007 mais elle n’a pas encore eu de réponse. Les
autres avocats, Me Henri De Beauregard et Me Alexandre Albin, n’ont pas
voulu s’associer à leur collègue : ils ne veulent pas « embêter » la Cour
avec une demande qui l’obligerait à assumer officiellement la
responsabilité de ses décisions, nous empêchant de convoquer et interroger
les témoins.
* * *
Il y a plus encore. L’audience du 17 Janvier 2007 nous a donné d’autres
motifs de douter de l’impartialité de la Mme le Président de la Chambre
16/2.
Lors de cette audience, Mme le Président a adressé à l’accusé Ramon
Teijelo deux remarques qui à notre avis dénotent son hostilité préconçue
envers les accusés.
1. Elle a publiquement remercié Ramon Teijelo pendant l’audience et a
affirmé que, seul parmi les accusés, avec ses dépositions, il avait
permis aux Autorités de clarifier notre affaire. Cela veut dire que
Ramon Teijelo serait un indicateur de police ou que, de toute façon, il
aurait collaboré avec la magistrature contre ses coaccusés. En réalité,
cela est faux. Mme le Président s’est adressée publiquement à Ramon
Teijelo de façon à salir son image et à dresser les coaccusés les uns
contre les autres.
2. Dans la même audience, elle a déclaré que Ramon Teijelo attendait
d’être extradé vers l’Espagne pour l’enlèvement, la détention et
l’assassinat en 1995 d’un industriel nommé Cordon : une accusation très
grave ! Cela est faux. Ramon Teijelo attend d’être extradé vers
l’Espagne, à la fin de notre procès auprès de la Chambre 16/2, suite à
un mandat d’arrêt européen lancé par les Autorités Espagnoles. Celles-ci
lui reprochent d’avoir donné des indications à des membres des GRAPO
pour placer un engin explosif au siège de la Cadena Cope à Barcelone le
5.08.98. À la suite d’un coup de téléphone l’engin a été découvert par
la police qui l’a fait exploser à l’extérieur. Si Mme le Président
charge publiquement Ramon Teijelo d’une accusation si grave et fausse,
c’est qu’elle a une idée négative préconçue contre lui et ses «
complices » dans l’association de malfaiteurs qu’elle est chargée de
juger de manière impartiale.
* * *
Lors des audiences du 1er Décembre et du 17 Janvier, la salle n’était pas
adéquate. Les gendarmes ont jeté dehors ou ils ont empêché l’entrée à une
grande partie du public, faute de places assises.
* * *
À notre avis, il est donc clair à toute personne honnête que les
conditions d’un procès équitable, conforme à l’article 6 de la Convention
Européenne de sauvegarde des Droits de l’Homme et de l’article 668 e
suivants du Code de procédure pénale française, ne sont pas réunies. Par
cette déclaration, nous demandons à toutes les personnes et organisations
solidaires ou tout simplement soucieuses du respect des droits
démocratiques, de manifester publiquement leur volonté que les Autorités
Françaises nous accordent les conditions d’un procès équitable. Nous leur
demandons, faute d’autres moyens plus efficaces d’exprimer publiquement
leur volonté, de signer la déclaration suivante.
Vu la Déclaration ci jointe émise par le CAP(n)PCI-Paris et par les
accusés Giuseppe Maj, Giuseppe Czeppel et Angelo D’Arcangeli, et en
connaissance de cause, nous demandons au Ministre de la Justice, M. Pascal
Clement et aux autres Autorités concernées, d’assurer aux accusés
sus-mentionnés les conditions d’un procès équitable : impartialité de la
Cour, assistance des avocats, convocation des témoins, présence du public
aux audiences.
Pour s’associer à cette demande écrivez nous à l’adresse courriel suivante :
cap-npci-paris@voila.fr
ou postale :
Comité d’Aide aux Prisonniers du (nouveau)Parti communiste italien
CAP(n)PCI
BP3 - 4, rue Lénine
93451 L’Île St. Denis