La chambre d’application des peines de Paris a décidé jeudi de remettre en liberté le militant basque Philippe Bidart, chef historique du mouvement indépendantiste Iparretarrak. Cette libération conditionnelle prendra effet le 14 février, a-t-on précisé de source judiciaire.
Alors que le parquet général était opposé à cette remise en liberté, la chambre l’a assortie d’une période de contrôle de sept ans. Interpellé à Boucau (Landes) en février 1988 au terme de près de sept ans de vie dans la clandestinité, le chef d’IK a été condamné deux fois à la réclusion à perpétuité pour la mort de deux CRS en 1982 et celle d’un gendarme en 1983. Agé de 53 ans, Bidart a passé près de 19 ans dans la centrale de Clairvaux (Aude).
Une première mise en liberté conditionnelle lui avait été refusée en 2003 auprès du tgribunal de Troyes. Le 17 octobre dernier, la cour centrale d’application des peines de Paris avait égéalement refusé cette mise en liberté
Depuis sa création en 1973, Iparretarrak a revendiqué plus de 150 actions violentes, notamment contre les agences immobilières du Pays basque, les intérêts touristiques, les golfs, la spéculation immobilière. Avant de fonder Ipparretarrak, Philippe Bidart, issu d’une famille du petit village de Saint-Etienne de Baigorry (Pyrénées-Atlantiques), avait suivi les cours du séminaire de Dax (Landes).
Une première mise en liberté conditionnelle lui avait été refusée en 2003 auprès du tribunal de Troyes. Le 17 octobre dernier, la chambre d’application des peines de Paris avait également refusé cette mise en liberté.
Une centaine de personnes se sont réunies dans l’après-midi à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) pour célébrer l’annonce de la libération de l’ancien chef de l’organisation basque armée. Ttotte Etchevest, ancien militant d’Iparretarrak, s’est félicité de la libération de son compagnon "fruit de la mobilisation populaire".
Il a sommé l’Etat français à "reconnaître l’existence du Pays basque" et à "trouver une issue politique à un conflit politique", estimant que "les raisons qui ont poussé à la création d’Ipparetarrak sont toujours d’actualité".
Dans un fauteuil roulant depuis sa blessure par balle le jour de l’arrestation de Philippe Bidart en 1988, il a demandé au gouvernement à ce qu’il "n’y ait plus de Philippe Bidart dans l’avenir". Il a également estimé qu’il n’y aurait pas de paix au Pays basque tant que les 600 détenus basques qui sont dans les prisons espagnoles et françaises ne seraient pas libérés.