La situation est insupportable et nous ne saurons la supporter !
Notre compagnon, Jose Fernandez Delgado a été condamné en Allemagne le 28 septembre 2005 à 14 ans de prison ferme. La demande en révision du procés qu’il avait déposée en compagnie des trois autres condamnés ( Bart de Geeter 3 ans et 6 mois ferme, Begona Pombo da Silva 10 mois avec sursis, Gabriel Pombo da Silva 13 ans ferme) a été rejetée en septembre 2006 et Jose est désormais incarcéré comme condamné définitif à la prison de Bochum. Depuis trois semaines déjà, il s’est lancé dans une protestation contre les conditions de détention qui lui sont infligées, notamment relativement à son nouveau statut. Il a ainsi entamé une grève de plateaux (repas) et de tout matériel provenant de la prison. Ce refus est une réponse aux refus successifs de la prison de lui laisser accès aux mandats et aux livres qui lui sont envoyés. Jose sait bien que ces brimades et autres démarches aussi inutiles que pénibles sont le lot de la plupart des détenus et ont pour but de les soumettre totalement à l’arbitraire de la prison et de ses matons. Ceux -ci essaient de tenir les prisonniers par quelques récompenses pour, le moment venu, mieux les réprimer en les leur supprimant. Les empêcher de disposer de leur argent permet par exemple de les mettre au travail et au pas. Pour sa part, Jose a décidé de refuser cette incertitude et ce chantage permanents au nom de ce qu’il considère être sa dignité. Quant à nous, nous n’acceptons pas de voir ce compagnon poussé à ne plus se nourrir pour des droits élémentaires. Nous le soutenons aussi dans le rapport de force qu’il a engagé parce qu’il lui permettra de vivre et de continuer à se battre, aussi mince que soit la brèche ouverte. Un moyen parmi beaucoup d’autres de montrer notre solidarité peut être d’harceler la prison de Bochum et de dénoncer les conditions de détention. C’est que nous voulons faire du 23 au 30 novembre. Les dates sont bien là à titre indicatif, de même que le texte qui suit.
Au directeur de la prison de Bochum Henning Köster Justizvollzugsanstalt Bochum Krümmede 3 D-44791 Bochum Allemagne Telefon : 00 49 234 / 95 58 - 0 Fax : 00 49 2 34 / 50 33 16 E-Mail : poststelle@jva-bochum.nrw.de
Jose Fernandez Delgado est incarcéré dans votre établissement depuis presque un an et dès le début, il a été confronté à l’arbitraire de votre administration : brimades des surveillants, distribution du courrier selon leur bon vouloir, livres envoyés mais non reçus, participation aux activités aléatoire.... Condamné définitif depuis septembre 2006, son nouveau statut s’est accompagné de mesures vexatoires supplémentaires. Il s’est vu entre autre refuser du jour au lendemain l’accès aux mandats qui lui sont pourtant envoyés régulièrement. Il ne peut donc plus effectuer les achats qu’il juge indispensables étant donné la qualité déplorable de la nourriture de la prison. Il semble donc qu’il doive travailler pour pouvoir s’alimenter et qu’il ait été, comme de nombreux autres détenus, aussi condamné aux travail forcé. Outre la requête qu’il devrait déposer pour disposer de son propre argent, il doit également demander par écrit de passer le moindre coup de fil, qu’on veuille bien le laisser recevoir les livres qui lui sont envoyés .... demandes qui peuvent être acceptées ou rejetées, au bon vouloir de votre administration et selon le degré de docilité dont le détenu sait faire preuve. De même, ce sont vos surveillants qui, après avoir lu systématiquement son courrier, jugent de la qualité de son contenu et décident encore quelles lettres il peut lire ou pas. Il est clair que ces mesures humiliantes, ainsi que les démarches aussi inutiles que pénibles font partie de l’arsenal destiné à soumettre l’ensemble des détenus à l’arbitraire carcéral. L’imposition du port de l’uniforme vient compléter cette oeuvre de dépersonnalisation qui consiste à réduire à néant le prisonnier en tant qu’individu.
Mais Jose Fernandez Delgado a pour sa part décidé de refuser ces chantages et cette incertitude permanents au nom de ce qu’il considère comme sa dignité et a donc entamé une action de protestation. Nous savons /Je sais que depuis le 1. octobre 2006, il ne prend plus les repas de la prison, mettant ainsi gravement en danger sa santé et sa vie. Nous savons/ je sais qu’il a reçu des menaces de la part de votre administration qui veut lui imposer de force le port de l’uniforme. Nous savons /je sais aussi que notre compagnon est prêt à poursuivre son action jusqu’aux plus extrêmes conséquences. C’est pourquoi nous exigeons/ j’exige la satisfaction immédiate de ses revendications : Libre accès à l’argent des mandats qu’il reçoit. Libre accès à ses vêtements. Libre accès à son courrier, ainsi qu’aux livres qui lui sont envoyés. Libre accès aux activités de la prison. Libre accès à des études
La situation est insupportable et nous ne saurons la supporter !