Le militant historique de l’ETA Iñaki de Juana Chaos est en grève de la faim depuis une douzaine de jours afin de dénoncer sa situation, a annoncé le quotidien Berria dans son édition d’hier. Incarcéré en 1987, il aurait dû être remis en liberté en 2004, mais il se trouve en prison provisoire à la suite de la publication dans la presse de deux tribunes libres. Deux articles dont le contenu, selon le ministère public, viendrait démontrer que le militant « fait toujours partie de l’organisation terroriste ETA ».
Condamné à près de 3.000 ans de prison, Iñaki de Juana Chaos devait initialement être libéré en octobre 2004 en raison d’une remise de peine, prévue dans l’ancien code pénal. Son éventuelle libération avait alors été très médiatisée, et même le ministre espagnol de la Justice, Juan Fernando López Aguilar, s’était prononcé affirmant que l’Etat ferait « tout le possible pour qu’il n’y ait pas de mises en liberté prématurées » surtout concernant Iñaki de Juana Chaos, « un terroriste très sanguinaire » qui « a montré des signes de son appartenance, encore aujourd’hui, à l’organisation terroriste ».
Même si l’un des juges de l’Audience Nationale avait rejeté l’argumentaire du parquet concernant les deux tribunes libres, en appel, ce même tribunal a donné raison à l’accusation. Le militant donostiar est depuis en détention provisoire en attente d’un procès.
Selon Berria, le militant estime qu’il a déjà accompli sa peine, qu’il n’a pas commis de délit, que le prolongement de la prison est une injustice et que sa grève de la faim « n’a pas de marche arrière ».