·En plein processus de paix, l’association Etxerat renouvelle son appel en faveur des prisonniers et des réfugiés
"Il ne se passe pas un jour sans que nous rêvions du retour de nos proches" raconte Jeanne Beyrie, membre de l’association Etxerat. Comme chaque été, l’association s’apprête à descendre dans la rue, distribuer des tracts, pour sensibiliser la population au sort des prisonniers basques. Mais en plein processus de paix, leur action prend une tout autre dimension.
"Depuis longtemps, on entend parler de la nécessité de trouver une solution au conflit politique qui oppose le Pays Basque à ses deux états voisins. Pour nous, il s’agit de trouver une solution définitive à ce conflit, une solution qui ne risque pas de produire une nouvelle génération de familles de prisonniers comme ce fut le cas en 1977. Nous demandons des accords politiques qui s’inscrivent dans le cadre d’une amnistie qui garantira le retour dans leurs foyers de nos proches incarcérés ou exilés" explique Jeanne Beyrie.
Journées d’action
Pour ces hommes ou ces femmes, amis ou parents de personnes incarcérées, la situation actuelle est inadmissible. "Les prisonniers politiques basques subissent toujours des mesures d’exception" explique la militante. Et de citer le cas de José Mari Sagardui, cet homme originaire de Zornotza, plus connu sous le nom de "Gatza". "Plus de 26 ans se sont écoulés depuis que la Guardia Civil l’a arrêté, torturé et fait prisonnier. Aujourd’hui encore, il se trouve dans une cellule d’isolement à la prison de Jaen" raconte-t-elle. Ou celui d’Aintzane Orkolaga "emprisonnée à près de 1000 kilomètres de son domicile dans la prison de Versailles. Elle ne peut pas passer un seul coup de téléphone et reste en cellule 21 heures sur 24". Jeanne Beyrie fait une pause puis reprend, "nous, familles et amis, devons faire face, les voyages dans des conditions difficiles, les accidents, les dépenses."
Pour faire entendre leur voix les membres d’Etxerat ont mis en place trois journées d’action, durant lesquelles ils distribueront des tracts. Vendredi 28 juillet, ils seront dans les rues de Bayonne, le lendemain, ils prendront position sur le réseau routier, "il ne s’agit pas de bloquer les routes. Nous voulons seulement informer la population et les vacanciers" précise Jeanne Beyrie. Enfin, le 6 août, ils sillonneront les plages de la Côte basque. "Les mesures extrêmes qui sont encore aujourd’hui appliquées aux prisonniers basques par les deux Etats, sont destinées à détruire physiquement, psychologiquement et politiquement nos proches. En ce sens, elles sont une entrave au processus de paix" conclut Jeanne Beyrie.