PLOEMEUR, 6 sept (AFP) - Deux détenus de la maison d’arrêt de Ploemeur (Morbihan) se sont évadés vendredi, vers O9H00, avec la complicité de personnes extérieures, sans faire de blessés, a-t-on appris auprès de l’Union syndicale pénitentiaire (UNSP) et auprès des gendarmes.
Un groupe de personnes encagoulées, gantées, et munies d’échelle ont escaladé un mur d’enceinte, derrière un mirador "qui manque de visibilité", et ont braqué un surveillant "qui n’a rien pu faire", a indiqué Norbert Claude, secrétaire général de l’USP.
Ils ont réussi à faire s’évader deux détenus, qui se trouvaient dans la cour de promenade. Ils ont pris la fuite à bord de deux voiture volées, une 306 et une BMW bleue, dans lesquelles des complices les attendaient.
Une des voitures, vide, a été retrouvée en fin de matinée à Hennebont (Morbihan).
"L’un des deux évadés, serait, selon mes sources, classé terroriste", a précisé M. Claude.
Un des détenus était classé DPS (détenu particulièrement dangereux), a-t-on appris auprès du responsable régional de FO Pénitentiaire Thierry Bouilloux.
Les deux hommes, âgés de moins de trente ans, sont originaires de Nantes. L’un a été condamné à 3 ans d’emprisonnement pour détention de drogue, et l’autre, déjà plusieurs fois condamné notamment pour vol, violence et séquestration, devait comparaître prochainement à Nantes pour violence et menaces avec armes.
L’évasion a eu lieu en zone gérée par la police mais les gendarmes apportent leur concours aux recherches. Des barrages ont été installés sur les routes de la région.
La maison d’arrêt de Ploemeur, prévue pour accueillir 131 détenus, compte actuellement 196 prisonniers.
Deux détenus se sont suicidés cet été dans cette maison d’arrêt. Un homme de 45 ans s’est pendu début août dans sa cellule avec sa ceinture, et le 17 juillet, l’éleveur breton Jean-Charles Denis, qui avait tué en avril un gardien de la paix d’une rafale de kalachnikov en plein commissariat de Vannes, avait mis fin à ses jours par pendaison.
Vendredi matin, le ministère de la justice a annoncé que de nouveaux systèmes de reconnaissance des personnes allaient être installés avant la fin de l’année dans les grandes maisons d’arrêt de la région parisienne et à Marseille pour pallier les lacunes mises en évidence par de récentes évasions ou tentatives.