COLOMBO (AFP) - La sécurité a été renforcée au Sri Lanka où trois policiers ont été tués dimanche au lendemain des violents affrontements navals et terrestres qui ont fait au moins 52 morts dans le Nord-Ouest de l’île, selon la police.
Trois policiers ont été tués dimanche dans une attaque à la mine contre une citerne d’eau de la police dans le district de Anuradhapura (centre-nord), selon l’armée qui a imputé l’attaque aux Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE, séparatistes).
Parallèlement, des accrochages entre la rébellion tamoule et une faction dissidentes des Tigres ont fait au moins six morts dans l’est de l’île, selon des sources militaires citant des communications interceptées entre rebelles.
"Nous nous sommes assurés que la sécurité était bien renforcée", a assuré le chef de la police de Colombo Chandra Fernando. "Nous comptons sur l’aide de la population pour détecter la moindre activité suspecte", a-t-il dit.
Samedi, de violents combats se sont déroulés au large de l’île de Mannar, dans le Nord-Ouest du pays. Le ministère de la Défense a affirmé que huit unités navales des Tigres avaient été coulées et que 30 rebelles avaient été tués. Les guérilleros n’ont reconnu que deux blessés dans leurs rangs. Six civils ont péri dans les combats et 28 autres ont été blessés.
Le Sri Lanka a graduellement sombré dans les violences qui ont culminé, jeudi, avec un attentat ayant visé un autobus qui a fait 64 morts, l’attentat le plus meurtrier depuis 10 ans. Le gouvernement de Colombo a aussitôt attribué la paternité de l’attaque aux Tigres, lesquels ont formellement démenti leur implication. En représailles, l’armée srilankaise a déclenché des frappes aériennes jeudi et vendredi sur des positions supposées tenues par les Tigres.
Samedi, l’Union européenne a exhorté les parties à "mettre fin aux violences, à revenir à la table des négociations afin de renforcer le cessez-le-feu et à s’acheminer vers un règlement politique durable pour mettre fin au conflit (...)".
Un accord de cessez-le-feu a été signé en février 2002 sous l’égide de la Norvège, médiatrice. Mais les discussions sur un accord de paix sont interrompues depuis avril 2003 et les efforts déployés pour faire revenir les intéressés à des discussions sont restés infructueux.
Les LTTE revendiquent une large autonomie du Nord et du Nord-Est du Sri Lanka, région peuplée en majorité de Tamouls et qu’ils contrôlent déjà en grande partie. Plus de 60.000 personnes ont été tuées depuis le début du conflit.