COLMAR, 17 sept (AFP) - Ahmed Meguini, membre du collectif anti-mondialisation No Border incarcéré à Strasbourg, a lui-même annoncé mardi matin, en sortant de la salle d’audience, que sa demande de remise en liberté avait été rejetée par la cour d’appel de Colmar.

Une dizaine de militants de No Border, collectif organisateur d’un camp qui avait réuni 2.000 personnes du 15 au 28 juillet à Strasbourg, avaient fait le déplacement au tribunal pour soutenir leur camarade.

"L’avocat général a parlé de faits qui ne sont pas reprochés à Ahmed, comme des tags pendant les manifestations en juillet", a dénoncé un militant de No Border en assurant qu’après avoir été sorti de son régime d’isolement, M. Meguini avait été placé dans le quartier des délinquants sexuels de la maison d’arrêt de Strasbourg.

Le jeune homme, co-fondateur du "Mouvement spontané des citoyens dans la rue" au soir du premier tour de l’élection présidentielle, sera rejugé le 8 octobre par la cour d’appel de Colmar.

Ahmed Meguini, 25 ans, a été condamné le 21 août par le tribunal correctionnel de Strasbourg à huit mois de prison dont trois mois ferme pour avoir frappé à l’aide d’un bâton un capitaine de police, lui fracturant la main, lors d’une manifestation le 24 juillet. Le militant nie être l’auteur de ces violences.

Une première demande de remise en liberté avait été rejetée le 6 août, alors que M. Meguini était en détention préventive.

Entre 200 et 300 membres du Collectif des amis d’Ahmed Meguini avaient manifesté lundi à Paris pour réclamer la libération immédiate du militant et dénoncer la répression croissante envers les mouvements sociaux.

Une pétition +Libérez Ahmed Meguini+, qui a notamment reçu le soutien d’AC !, Attac, la Coordination nationale des sans-papiers, la Confédération paysanne, Droits devant, la LCR, et le Groupe des Dix, a été signée par plusieurs centaines de personnes, s’est félicité le Collectif des amis d’Ahmed Meguini.