samedi 13 mai 2006, 10h14
KATMANDOU (AP) - Prachanda, chef des rebelles maoïstes du Népal, a proposé un plan de paix samedi, demandant notamment la libération des prisonniers politiques, la dissolution du Parlement et la restructuration de l’armée, tandis que le nouveau gouvernement issu des manifestations pour la démocratie annonçait l’arrestation d’anciens hauts responsables, dont des ministres du roi Gyanendra.
Prachanda a confirmé dans un communiqué qu’il participerait en personne aux pourparlers directs avec le gouvernement après que son équipe de trois négociateurs aurait mené un dialogue préliminaire avec l’exécutif.
La feuille de route pour la paix qu’il a présentée reprend plusieurs points faisant déjà l’objet d’un accord entre les maoïstes et les sept partis politiques à la tête du mouvement national qui a mis fin au régime autoritaire du roi Gyanendra le mois dernier après des affrontements meurtriers avec la police.
La liste en dix points, dont plusieurs, comme un cessez-le-feu et la désignation de négociateurs de paix, sont déjà réglés, comprend aussi la dissolution du Parlement et l’abrogation de la Constitution, la mise en place d’une Loi fondamentale et d’un gouvernement intérimaires, la détermination des circonscriptions électorales, l’élection d’une Assemblée constituante sous supervision internationale, et une restructuration de l’Etat afin d’intégrer les rebelles.
Le nouveau gouvernement népalais a promis d’essayer de ramener les rebelles maoïstes dans la vie politique pour mettre fin à une décennie d’insurrection qui a fait près de 13.000 morts. Le vice-Premier ministre Khadga Prasad Oli a déclaré à l’agence Associated Press que le Népal serait doté d’une Assemblée constituance dans les 12 mois et d’une nouvelle Constitution d’ici novembre 2007. Les Nations unies ont proposé leurs aide.
Vendredi, la radio d’Etat a annoncé l’arrestation de cinq anciens ministres de Gyanendra, le gouvernement ayant agité le spectre d’éléments royalistes qui tenteraient de faire revenir le royaume en arrière, après des semaines de manifestations qui ont forcé le souverain à renoncer au pouvoir exécutif. Les chefs de la police et des services de renseignement ont été suspendus. Gyanendra s’était arrogé les pleins pourvoir en février 2005 au prétexte de lutter contre la guérilla et la corruption.
Le nouveau gouvernement a repris à son compte le cessez-le-feu unilatéral de trois mois décrété par les rebelles et abandonné les charges de terrorisme visant la guérilla mais des attaques sporadiques des rebelles se sont encore produites.