lundi 8 mai 2006, 14h41
PARIS (AFP) - Me Arno Klarsfeld a préconisé que les délinquants récidivistes de seize à dix-huit ans soient condamnés "comme majeurs", dans un rapport sur la délinquance des mineurs qu’il vient de remettre au président de l’UMP Nicolas Sarkozy, et dont il a envoyé une copie à l’AFP.
Selon Me Klarsfeld, "entre seize et dix-huit ans, le mineur récidiviste poursuivi pour un crime ou un délit grave pourrait se voir condamné comme majeur et non à titre exceptionnel, comme c’est le cas. Cette mesure pourrait être appliquée d’office dans certains cas délimités tel le vol en bande organisée.
"Peut-être conviendrait-il aussi de revenir sur le principe que le casier judiciaire d’un mineur est automatiquement effacé à dix-huit ans et prévoir qu’à partir de seize ans les condamnations pour vols avec violence y demeureront inscrites", ajoute-t-il.
Pour l’avocat, il serait également "logique de supprimer les allocations familiales aux parents dont les enfants sont incarcérés ou placés dans un centre de détention surveillé pour mineurs".
Ceci ne serait valable que "pendant la durée du placement ou de l’incarcération du mineur délinquant, les sommes correspondantes pouvant être versées à un fonds, chargé d’apporter des aides financières aux centres de détention pour mineurs".
En revanche, l’avocat n’est pas favorable à la mise en cause de la responsabilité pénale des parents de jeunes délinquants, "aucune étude sérieuse" n’ayant pu selon lui en démontrer l’efficacité.
Autres mesures préconisées dans le rapport : "repérer dès le plus jeune âge" les enfants "souffrant de troubles de comportements". "Il y aurait ainsi beaucoup à faire dès la maternelle", estime Me Klarsfeld, également avocat aux barreaux des Etats de New-York et de Californie, en s’appuyant sur des études américaines et canadiennes.
Pour "redonner espoir à la population qui vit dans les quartiers où la délinquance sévit", Arno Klarsfeld propose également de "favoriser la discrimination positive" et de "renforcer les sanctions pour les discriminations à l’embauche ou au logement".
Le ministre de l’Intérieur avait déclaré, le 3 mai, qu’il présenterait "dans les jours à venir" un projet de loi de prévention de la délinquance.