01.05.2006 - Kurdistan Sud : les forces iraniennes bombardent les monts Kandil.
Şilan Aras- Agence de Presse de Firat (ANF)
L’armée iranienne a effectué lundi un bombardement du massif de Kandil, environ 5 kilomètres à l’ouest de la frontière irano-irakienne à l’intérieur du Kurdistan Sud, avec des mortiers et des Katiouchas. Les bombardements ont provoqué des dégâts matériels mais aucune victime n’est à déplorer. Les bombardements de la région de Xinêre persistent encore.
D’après le KKK (Koma Komalên Kurdistan), l’armée iranienne bombarde en outre les secteurs de Dola Kokê, Zele, Berda Kasi, Sehit Harun et Kalatuka avec des mortiers et des Katiouchas.
En dehors des positions de la guérilla, l’armée iranienne bombarde aussi des villages du Kurdistan Sud. Les villages de Meredu, Rizge et Alirese, environ 190 kilomètres au nord de Sueleymaniye, ont été touchés. Les habitants des villages ont été forcés à cause du bombardement de quitter leurs logements. Un grand nombre d’animaux d’élevage a été tué.
Ruestem Cudi, membre du conseil exécutif des KKK, a livré une déclaration concernant les attaques. Il y fait remarquer que des douzaines de familles ont été forcées de quitter leurs maisons. Le bombardement à Xinêre continue ainsi que dans les régions de Berda sor, Kela Res et Dola Ayso.
La veille, le ministère de la Défense irakien avait déclaré que l’Iran avait pénétré de 5 kilomètres à l’intérieur du Kurdistan Sud. Le ministère avait déclaré que en 24 heures plus de 180 projectiles d’artillerie étaient tombés sur des bases de la guérilla et dans les environs de Haci Umran.
02.05.2006 - Les soldats turcs creusent des tranchées le long de la frontière avec le Kurdistan Sud.
D’après Agence de Presse de Firat (ANF)
Le déploiement des forces militaires turques se poursuit sur la frontière avec le Kurdistan Sud (Nord de l’Irak). Plusieurs unités d’infanterie et des blindés ont été positionnés au pied des Monts Cudi et Gabar. Des tranchées ont été creusées et des obusiers installés sur plusieurs collines stratégiques des régions de Ortasu, Ortali, Tasdelen, Kasrik, Andac et Gulyazi. Des gardes de village (collaborateurs de l’armée) ont été placés de manière mobile sur les collines des régions de Uludere, Senoba, Beytussebap, Cizre et Kumcati.
03.05.2006 - Kurdistan Nord : 5 soldats turcs meurent et 3 autres blessés lors des combats à Cewlik (Bingol).
Les opérations, qui ont été commencées par les forces armées turques dans la zone rurale d’Amed-Cewlik contre des guérilleros des HPG en le 30 avril, continuent toujours. Dans les combats, 5 soldats sont morts et 3 soldats ont été blessés. D’autre part, les forces turques ont commencé une opération dans la campagne du village de Dere dans la zone de Dersim, Hozat.
Le Service de Presse et de Communication des HPG (HPG-BIM) a effectué un communiqué sur ces opérations comme suit :
« Le 30 avril, les forces turques ont commencé une opération contre la zone d’Amed. L’opération, qui a été commencée dans la région de Sehit Xebat, se poursuit toujours autour d’Osman Usaklari, de Hacilaska et de Karer et du village de Pertek Komser, par des renforts de gendarmes des zones de Kigi et d’Adakli, rattachées à Cewlik. Les gardes de village (collaborateurs de l’Etat turc) du village d’Adakli se sont joints à l’opération.
Le 1er mai, à environ 06:00 AM, à Osman Usaklari, une unité turque, qui venaient de la zone de Kigi, est tombé dans un piège. En raison de cette action, 1 soldat est mort et 1 soldat a été blessé.
Une action a été faite par nos guérilleros, à environ 18:00 P.m., le même jour, à Komser Bosphorus, contre 15 soldats qui se déployaient. A la suite de cette attaque, 4 soldats sont morts et 2 ont été blessés. Dans ce secteur, les soldats morts et blessés sont restés là pendant un jour, et c’est seulement le 2 ami que les forces turques ont évacué leurs soldats par hélicoptères Cobra et Sikorski. Pendant l’opération et l’action, nos guérilleros n’ont eu aucune perte ».
Avertissement de Karayilan lors de la 4ème Assemblée Générale du KKK : « La guerre s’étendra aux métropoles turques ».
QANDIL (03.05.2006)-
Le KKK (Koma Komalên Kurdistan / Confédéralisme Démocratique du Kurdistan) a conclu sa 4ème Assemblée générale ordinaire, tenue du 17 au 22 avril, par une conférence de presse dans les montagnes de Qandil au Kurdistan Sud (Nord de l’Irak). Le président du Conseil exécutif du KKK, Murat Karayilan, a fait un discours à la conférence de presse, et a déclaré que, « dans le cas où les attaques seraient intensifiées, ils ne pourront pas empêcher la jeunesse Kurde et pour cette raison que la guerre s’étendra aux métropoles turques ». Karayilan a réfuté les affirmations de l’Iran déclarant que « les camps qui ont été bombardés, ne sont pas ceux du PJAK (Parti de la Vie Libre du Kurdistan / Partiya Jiyana Azadiya Kurdistan), mais la zone d’activité du Kongra Gel ».
La conférence de presse a été effectuée par le président du Conseil exécutif du KKK, Murat Karayilan, et des membres du Conseil présidentiel Ronahi Serhat et Zeki Sengali. Ronahi Serhat, qui a mis en avant les buts et décisions du congrès, a déclaré qu’en dépit des circonstances extraordinaires ils avaient accompli leur Assemblée générale en 5 jours sous les attaques coordonnées de l’Iran et de la Turquie.
Etaient présentes les correspondats de Reuters, El Cezire, El Hurra, El Sumeriye, ANF et Zagros TV.
Un site de soutien à la militante Eren Keskin.
http://www.erenkeskinedestek.org/en_index.php
04.05.2006 - Kurdistan Nord : Explosion à Colemerg (province de Hakkari) dans un véhicule militaire. (DIHA)
Une explosion s’est produite dans la municipalité de Colemerg, Gazi, dans un véhicule militaire de marque Renault. Un bon nombre de gens ont été blessés dans l’explosion et des précautions étendues de sécurité ont été prises dans la ville.
04.05.2006 - Kurdistan Est : Des unités militaires turques agissent sous uniforme iranien.(KurdishInfo)
Il a été révélé que des soldats turcs, portant l’uniforme des soldats iraniens, ont franchit la frontière et se sont joints aux opérations qui étaient faites contre les HPG (Forces de Défense du Peuple) au Kurdistan Est (Nord Ouest de l’Iran).
Selon les informations, les soldats, qui ont été déployés dans le secteur de la frontière Wan-Baskale-Iran, traversent la frontière avec l’Iran par groupes depuis deux semaines. Il est avéré que ces passages se font avec la connaissance du gouvernement de Téhéran. Les soldats, qui portent des uniformes de l’Iran, se joignent aux opérations contre les HPG en compagnie des soldats iraniens. Les opérations continuent toujours dans toute zone frontière de Baskale.
NON A L’EXTRADITION VERS LA TURQUIE
Le communiqué de l’Asso. des Arméniens Démocrates et Assyriennes de Belgique, la Fondation Info-Turk et l’Institut Kurde
Il y a quelques semaines, lors d’une conférence de presse organisée à la Maison des parlementaires à l’occasion de l’anniversaire du coup d’état militaire de 1971 en Turquie, nous avons attiré l’attention de l’opinion publique sur le fait que, malgré certaines réformes cosmétiques, les pratiques répressives et les violations des droits de l’Homme se poursuivent de façon alarmante.
Il a été demandé aux dirigeants européens de rester vigilants contre toute ingérence du régime d’Ankara dans leurs affaires.
Aujourd’hui nous constatons que cette ingérence inadmissible prend des dimensions scandaleuses par l’arrestation du citoyen belge Bahar Kimyongur aux Pays-Bas et de la journaliste kurde Zubeyde Ersoz au Luxembourg.
L’arrestation de Bahar Kimyongur aux Pays-Bas
Bahar Kimyongur est bien connu par nos organisations en raison de sa détermination pour la défense des droits de l’Homme et des peuples non seulement en Turquie mais également dans tous les pays sous régime répressif.
Né en Belgique, citoyen belge et licencié en histoire de l’art et archéologie à l’ULB, Bahar Kimyongur a des qualités exceptionnelles à valoriser notamment dans la vie sociale, associative et politique. Il informe régulièrement l’opinion européenne des violations des droits de l’Homme en Turquie et notamment de l’aggravation du régime pénitentiaire qui a coûté à la vie de 122 prisonniers politiques.
A plusieurs reprises, il nous a assuré des services d’interprétariat et de traduction, notamment lors de la commémoration que nous avons organisée en 2005 au Sénat belge à l’occasion du 90e anniversaire du génocide des Arméniens et des Assyriens.
Kimyongur a été arrêté dans la nuit du 27 au 28 avril 2006 aux Pays-Bas alors qu’il s’y rendait pour organiser une activité culturelle.
L’arrestation effectuée par la police hollandaise sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par la Turquie a été confirmée le 1er mai par la justice hollandaise. Pour protester contre cette arrestation, Kimyongur a entamé une grève de la faim dans la prison hollandaise.
Comme il a été bien souligné par le Comité Liberté d’Expression et d’Association (CLEA) :
"Kimyongur n’a commis aucun crime ni délit en Belgique, en Turquie ou ailleurs. Mais, en vertu des nouvelles législations antiterroristes mises en place en Europe, son engagement politique est présenté comme terroriste, ce qui permet aujourd’hui à la Turquie d’exiger son extradition.
Pourtant, s’exprimer, s’organiser, contester ne sont pas des actes terroristes, mais demeurent des libertés démocratiques protégées par les Constitutions belge et hollandaise. Il paraît donc essentiel de dénoncer toute tentative détournée de faire taire une parole alternative au nom de la lutte contre le terrorisme."
L’arrestation de Zubeyde Ersoz au Luxembourg
La journaliste kurde Zubeyde Ersoz, étant une des victimes de la pression de l’Etat turc, a été obligée de quitter son pays natal pour venir se réfugier en Europe. Elle a fait sa demande d’asile politique au Ministère des affaires étrangères et de l’immigration du Luxembourg à la date du 15 février 2006.
Lors de sa demande, elle a été arrêtée par la police de Luxembourg sur base d’un mandat d’arrêt des autorités turques et elle est maintenant menacée par une possibilité d’extradition vers la Turquie.
Dans un appel urgent, le Bureau des Femmes Kurdes Pour La Paix (CENI) rappelle que le mandat d’arrêt ne possède pas de base juridique et que la demande d’extradition vers la Turquie n’est pas légitime.
L’Union des Journalistes Kurdes en Europe signale dans un communiqué qu’Ersoz est soumise à des traitements antidémocratiques dans la prison. Pour protester contre cette attitude des autorités du Luxembourg depuis le 15 avril 2006 elle a entamé une grève de la faim. "Nous, les journalistes kurdes en Europe, sommes très inquiets concernant, surtout sa situation de santé." dit le communiqué.
Nos organisations, outrées par cette soumission des autorités européennes à l’ingérence du régime d’Ankara, appellent tous les milieux démocratiques européens, notamment belges, hollandais et luxembourgeois, à réagir contre l’arrestation des opposants du régime turc et à demander leur libération immédiate.
Bruxelles, le 3 mai 2006
L’Association des Arméniens Démocrates de Belgique Les Associations Assyriennes de Belgique La Fondation Info-Turk L’Institut Kurde de Bruxelles