Communiqué du Comité pour la liberté d’expression et d’association (CLEA) du 28 avril 2006 :
"Kimyongur arrêté aux Pays-Bas sur demande de la Turquie. Non à son extradition vers la Turquie !
Dans la nuit du 27 au 28 avril, Bahar Kimyongur, ressortissant belge membre du bureau d’informations du DHKC en Belgique, a été arrêté en Hollande. Des policiers en civil ont violemment arrêté Bahar à quarante kilomètres d’Amsterdam.
"Des indices sérieux nous font penser que sa vie est menacée.
"1. La Hollande refuse de fournir à ses avocats la confirmation qu’il s’est fait arrêter, ce qui constitue une première source d’inquiétude.
"2. La Turquie a lancé contre Bahar un mandat d’arrêt international au motif qu’il serait un terroriste alors qu’il n’est qu’un opposant belge à la politique de l’Etat turc.
"S’il est extradé vers la Turquie, ce qui semble très probable, sa vie est gravement menacée. En effet, la Turquie est connue pour des cas de torture systématique et des exécutions sommaires (jamais élucidées) contre ses opposants politiques (cf. les différents rapports d’Amnesty International).
"Lundi 1er mai, un tribunal hollandais doit rendre son verdict sur la demande de la Turquie.
"Nous nous inquiétons vivement des risques encourus par Bahar s’il venait à être extradé vers la Turquie.
"D’autre part, aucun tribunal n’a prouvé que Bahar Kimyongur avait commis ou entendait commettre le moindre délit ou crime en Belgique, en Turquie ou ailleurs. Ce qui lui est reproché : avoir traduit, commenté et diffusé un communiqué du DHKC et faire partie du bureau d’informations de cette organisation à Bruxelles. A partir de ces faits, le tribunal correctionnel de Bruges à condamné Bahar, le 28 février dernier, comme membre du DHKC, un mouvement politique inscrit sur la liste des organisations terroristes.
"La Turquie demande à présent aux Pays-Bas son extradition sous prétexte que Bahar serait un terroriste. Or, juridiquement, on ne peut juger deux fois une personne pour les mêmes motifs. Rien ne justifierait donc son extradition vers la Turquie.
"Enfin, il faut savoir que Bahar Kimyongur a décidé d’entamer une grève de la faim pour protester contre son arrestation et sa détention qu’il considère comme arbitraires. Le 8 mai, à Gand, doit s’ouvrir le procès en appel du DHKC où Bahar, aux vues de la faiblesse des éléments retenus contre lui lors du procès en première instance, espère bénéficier d’un acquittement.
"Nous invitons tous les démocrates belges à venir assister à la première audience de ce procès pour exiger l’acquittement de Bahar car il s’agit d’un procès politique.
"Nous appelons les citoyens, les autorités publiques et les organisations démocratiques à interpeller les autorités hollandaises afin qu’elles ne donnent pas suite à la demande d’extradition formulée par la Turquie et que Bahar soit rapatrié dans son pays : le Belgique.
"L’intégrité physique et la vie de Bahar sont en danger. Libération immédiate pour Bahar Kimyongur !" (http://perso.wanadoo.fr/clea.be/, 28 avril 2006)
Annexe au communiqué du CLEA :
"Veuillez noter que Bahar Kimyongur est belge, que la Belgique ne saurait accepter qu’un de ses ressortissant ne soit extradé vers un pays comme la Turquie qui utilise la torture.
"La demande d’extradition formulée par la Turquie a un motif strictement politique.
"Or, la convention européenne d’extradition (1957) interdit l’extradition pour délit politique.
"La convention européenne des droits de l’homme interdit l’extradition vers un pays qui pratique la torutre.
"La convention INTERPOL interdit l’usage d’INTERPOL à des fins politiques.
"Notez enfin que Bahar Kimyongür, lors de son arrestation, se rendait dans la région d’Amsterdam pour participer à la promotion du concert du groupe de musique traditionnelle turc, Grup Yorum." (CLEA, 28 avril 2006)