samedi 29 avril 2006, 18h09
KATMANDOU (AP) - Les rebelles maoïstes népalais ont enlevé onze soldats non armés qui rentraient de vacances, malgré le cessez-le-feu de trois mois qu’ils ont annoncé cette semaine, a déclaré samedi un responsable de l’armée.
Les soldats avaient été kidnappés jeudi dans le village de Ramdittha, à environ 500 kilomètres à l’est de Katmandou, a précisé un porte-parole de l’armée. Huit d’entre eux ont été relâchés samedi à Jitpur, village situé à 500km environ de la capitale.
Ils ont été remis aux représentants de l’INSEC-Népal, une organisation de défense des droits de l’homme. On ignorait où se trouvaient les trois soldats qui n’avaient pas été libérés.
L’enlèvement avait eu lieu quelques heures seulement après la déclaration de cessez-le-feu. Ce dernier est censé offrir au Parlement, rétabli cette semaine, les conditions propices pour un retour à la paix au Népal, après plusieurs semaines de manifestations violentes contre le régime du roi Gyanendra.
Le chef des rebelles, Prachanda, a affirmé que les maoïstes ne lanceraient aucune attaque contre les autorités pendant une période de trois mois. Vendredi, lors de sa première séance depuis quatre ans, le Parlement a proposé une trêve à la rébellion, ainsi que l’organisation d’élections pour une assemblée constituante. Des propositions qui doivent être évoquées dimanche par les parlementaires.
L’état de santé du nouveau Premier ministre, Girija Prasad Koirala, s’améliorait samedi, selon son entourage. Il devrait prêter serment dimanche, a précisé son collaborateur, Rajendra Parajuli.
La constitution actuelle octroie au roi le contrôle des forces armées. Les parlementaires ont demandé à ce qu’il soit dépouillé de ce pouvoir, par crainte qu’il n’utilise les 90.000 soldats pour reprendre les rênes du pays. Lorsqu’il s’était arrogé les pouvoirs en février 2005, le roi Gyanendra avait utilisé l’armée pour arrêter des membres de l’opposition, censurer les médias et protéger son palais.
"Le Premier ministre doit être le commandant suprême de l’armée et non le roi. Les lois actuelles doivent être amendées immédiatement et c’est ce que nous allons faire", a précisé Shivraj Basnet, un député du Congrès népalais, première formation politique du pays.
Samedi, un manifestant blessé lors du mouvement a succombé à ses blessures, ce qui porte à 16 le nombre de personnes tuées par les forces de sécurité népalaises.