ATHENES (AP) - De violents incidents ont éclaté mercredi à Athènes lors des manifestations contre la guerre en Irak organisées en marge du sommet qui doit officialiser l’élargissement de l’Union européenne à dix nouveaux pays.
Une centaine d’individus violents qui s’étaient mêlés à un défilé réunissant quelque 5.000 manifestants pacifiques ont affronté la police devant l’ambassade des Etats-Unis notamment. Ils ont jeté de la peinture rouge sur les forces de l’ordre, postées à environ 300 mètres du site du sommet.
Les manifestants ont également mis le feu à des banques en centre-ville, détruit des vitrines et des vitres de voiture. Des jeunes ont aussi jeté des pierres sur les policiers qui gardaient l’ambassade britannique.
Les forces de l’ordre, déployées en nombre dans la ville, ont répliqué en tirant des gaz lacrymogènes et en pourchassant les manifestants dans les rues d’Athènes.
Une trentaine de personnes ont été interpellées et un policier blessé, selon des responsables grecs et des témoins. Un homme, blessé à l’oeil, a également été hospitalisé.
"Américains, assassins", scandaient les manifestants, qui brandissaient des drapeaux rouges ou des bannières arc-en-ciel, aux couleurs de la paix. Ils protestaient notamment contre la présence en Grèce du Premier ministre britannique Tony Blair, mais aussi des chefs de gouvernement espagnol José Maria Aznar et italien Silvio Berlusconi, dont les pays ont soutenu l’intervention des Etats-Unis en Irak.
Une grande bannière sur laquelle on pouvait lire "assassins, impérialistes" a été déployée au-dessus des bureaux de la compagnie aérienne British Airways à Athènes.
La présidence grecque de l’Union européenne, craignant des débordements, avait déployé plus de 10.000 policiers dans la ville. Le centre historique, où se tient le Conseil européen, était survolé par des hélicoptères et transformé en camp retranché.
Pour l’occasion, l’Acropole et de nombreux autres sites archéologiques ont été fermés au public, alors que la route d’accès à l’aéroport d’Athènes était exceptionnellement interdite à la circulation. Le gouvernement grec a même décrété la journée de mercredi jour férié à Athènes.
L’opinion publique grecque est profondément opposée au conflit en Irak. Les manifestations y sont quotidiennes depuis le début de l’intervention américaine il y a quatre semaines.