jeudi 30 mars 2006, 20h59
LA ROCHELLE (AP) - Le procureur de la République de La Rochelle (Charente-Maritime), Guy Etienne, a requis jeudi en début de soirée six mois de prison avec sursis contre chacun des quatre prévenus de l’incendie de l’immeuble du Medef le 5 juin 2003.
Selon lui, "ces quatre personnes ont quitté leur statut de manifestants pour prendre celui de casseurs et doivent donc être condamnées".
Les quatre prévenus ont tenté d’expliquer à la barre qu’ils n’avaient jamais eu l’intention de provoquer l’incendie de ce bâtiment, mais seulement d’installer un barrage de pneus lors d’une manifestation contre la réforme des retraites du gouvernement Raffarin.
Les pneus avaient été jetés depuis une camionnette devant la porte du bâtiment, où une fusée fumigène avait été allumée. Le feu s’était déclenché progressivement sans que les policiers ni les vigiles présents sur les lieux ne tentent de l’empêcher. Neuf personnes, qui étaient à l’intérieur, ont réussi à quitter le bâtiment avec que celui-ci ne soit détruit par les flammes.
Les parties civiles réclament un million d’euros de dommages et intérêts pour le préjudice matériel.
En début d’après-midi, peu avant l’ouverture de l’audience, une manifestation de soutien a regroupé 6.000 manifestants venus de toute la France selon la CGT, 2.200 selon la police. Plusieurs personnalités étaient présentes, parmi lesquelles la secrétaire nationale du parti communiste Marie-George Buffet et la porte-parole de Lutte ouvrière Arlette Laguiller, ou Mgr Jacques Gaillot.
Les manifestants réclamaient "la relaxe des quatre otages du Medef" et "la non-criminalisation des mouvements sociaux".
Le jugement doit être mis en délibéré dans la soirée.