mercredi 29 mars 2006, 20h08
AUXERRE (AP) - Le procès de huit militants de la Confédération maritime, dont les navigateurs Eugène Riguidel et Jo Le Guen, et d’une membre de l’association des victimes de la catastrophe d’AZF, accusés d’avoir squatté le château icaunais du PDG de Total, s’ouvre jeudi après-midi devant le tribunal correctionnel d’Auxerre (Yonne).
Ce procès avait déjà été reporté à deux reprises, une première fois le 28 avril 2005, une seconde le 24 novembre 2005 parce que l’un des militants qui se défendait seul n’avait pas eu accès au dossier.
"C’était une action symbolique", explique Claire Poinas, qui a participé à l’occupation au nom des victimes d’AZF. "Nous estimons que c’est une action syndicale puisque nous y sommes allés avec notre coeur. On n’a pas demandé d’indemnisations pour nous-mêmes, c’était pour demander une indemnisation globale pour les Bretons et les Toulousains", a poursuivi la militante qui espère que Thierry Desmarets sera présent au procès car la défense l’a cité comme témoin.
Le 11 décembre 2001, six hommes et trois femmes s’étaient introduits dans le château de M. Desmarets, patron du groupe pétrolier Total, à Montigny-la-Resle (Yonne).
Par cette occupation, les militants, eux-mêmes victimes de la marée noire du pétrolier Erika sur les côtes bretonnes et de l’explosion du site d’AZF de Toulouse, voulaient attirer l’attention du PDG de Total sur l’absence d’indemnisation des victimes. L’occupation avait duré un jour et demi. Les militants avaient retiré les fenêtres du château et vidé quelques bouteilles de vin.
Ils comparaissent pour violation de domicile et dégradation. La défense des militants devrait invoquer la loi du 6 août 2002 qui amnistie les délits en relation avec les conflits à caractère industriel, agricole, rural ou artisanal.
De son côté, l’avocat de Thierry Desmarets entend réclamer un euro symbolique de dommages et intérêts.