jeudi 23 mars 2006, 18h45
PARIS (AFP) - Des incidents, parfois très violents, ont éclaté jeudi à partir de 17H00 entre forces de l’ordre et casseurs sur l’esplanade des Invalides à Paris à l’issue de la manifestation contre le CPE, ont constaté plusieurs journalistes de l’AFP.
Les incidents ont pris fin vers 18H15.
Dès la fin du défilé, des dizaines de casseurs, visage masqué, ont mis le feu à plusieurs voitures rue Saint-Dominique (VIIe) à l’angle de l’esplanade. Un peu plus loin, deux voitures en feu ont propagé l’incendie à un magasin.
D’autres ont détruit les vitrines d’un magasin de location de voitures ainsi que les vitres et les rétroviseurs de dizaines de voitures.
Certains casseurs s’en sont même pris aux pompiers qui tentaient d’éteindre une des voitures en feu en leur lançant des pierres et des barres de fer, a constaté une journaliste de l’AFP.
Ces pompiers, appelés à l’angle de la rue Fabert, qui longe l’esplanade, et de la rue Saint-Dominique ont été immédiatement pris pour cible. Certains jeunes ont même tenté de renverser une voiture sur leur camion et les sapeurs-pompiers ont du s’interrompre pour se défendre contre les jeunes qui sont partis plus loin au bout de quelques minutes.
De violents affrontements ont ensuite opposé des centaines de jeunes sur l’esplanade des Invalides elle-même à des centaines de CRS.
Les forces de l’ordre ont procédé à plusieurs interpellations, tout en faisant mouvement avec leurs véhicules en direction de la Seine pour diriger la foule vers le Quai d’Orsay, au bas de l’esplanade.
Une bagarre a par ailleurs opposé des manifestants entre eux, aussitôt cernés par des CRS.
Plusieurs milliers de jeunes, dont une grande majorité de lycéens, manifestant contre le CPE, avaient quitté jeudi à 14H25 la place d’Italie à Paris en direction des Invalides dans une atmosphère très tendue.
Les manifestants venaient de partout en France, notamment de Lyon et de Picardie, et défilaient lycée par lycée, université par université en criant "Etudiants, lycéens, salariés, c’est tous ensemble qu’il faut lutter, c’est tous ensemble qu’on va gagner !". Certains arboraient des autocollants appelant au "rêve générale".
Plusieurs manifestants ont été dépouillés de leurs téléphones portables et certains ont été frappés, ont constaté ces journalistes.