14.03.2006
Iran Focus, Londres- Les autorités iraniennes ont imposé de facto la loi martiale dans plusieurs villes agitées de la province du Kurdistan, dans le nord-ouest du pays. Des jeunes incontrôlables ont profité de la traditionnelle « fête du feu » iranienne pour mener des manifestations contre le gouvernement, ont déclaré mardi des résidents locaux à Iran Focus par téléphone.
Les agents de la force paramilitaire des gardiens de la révolution, ainsi que des agents en civil de la police secrète (le ministère des Renseignements et de la Sécurité) ont été déployés pour prendre le contrôle des villes et limiter les troubles alors que les gens descendaient dans la rue.
La présence policière est importante à chaque carrefour majeur, place et route à l’intérieur et autour des villes de Sanandaj, Piranchahr et Mahabad et les forces de sécurité tentent d’arrêter tout individu cherchant à prendre part aux manifestations.
Pendant la fête, baptisée chahar-chanbeh-souri (littéralement Fête du mercredi), les gens sautent par-dessus des feux de joie pour « éloigner le mal ». Depuis la révolution de 1979, les dirigeants théocratiques d’Iran font des efforts acharnés pour éradiquer cette tradition, mais sans résultat. Ces dernières années, des affrontements importants ont eu lieu entre la foule rassemblée pour la fête et les forces de sécurité déployées pour empêcher les festivités dans la rue. Cette année la fête tombe le 14 mars.
A Piranchahr, les banques, voitures de police et bâtiments du gouvernement ont été incendiés alors que de violentes émeutes ont éclaté samedi entre les forces de sécurité et la population en colère.
Les manifestations ont débuté après que les agents des Forces de sécurité de l’Etat aient tué par balle un jeune homme dans sa voiture lors d’une opération d’interpellation et de fouille.
Au moins cinq véhicules de police ont été incendiés pendant les affrontements entre les jeunes et les agents de sécurité.
On rapporte que dans la ville kurde de Mahabad, au nord-ouest de l’Iran, d’importantes émeutes ont éclaté vendredi après que des agents de sécurité aient tiré à bout portant sur une personne interpellée.