mercredi 22 février 2006, 18h12
PARIS (AP) - Le Conseil général des Hauts-de-Seine, département situé à l’ouest de Paris, planche sur un projet expérimental d’installation de policiers au sein de 12 collèges des Hauts-de-Seine selon la FSU, qui dénonce la transformation d’établissements scolaires en "annexe du commissariat".
"Nous avons appris qu’un protocole de mise en place de policiers référents au titre de la politique de sécurité dans les collèges allait être soumis à délibération d’une séance du Conseil général des Hauts-de-Seine, ce vendredi 24 février", affirme la Fédération syndicale unitaire-92 (FSU-92) dans un communiqué diffusé mercredi.
Selon la FSU, "ce dispositif toucherait 12 collèges, soit la totalité des collèges de Clichy-la-Garenne, Courbevoie et Antony. Ce dispositif expérimental d’une durée de six mois pourra être étendu à tous les collèges du département après bilan".
Selon la fédération syndicale, le policier référent, "en (...) uniforme, sera doté d’un local et de moyens informatiques portables", et les tâches qui lui seront confiées mêlent "pédagogie" ou "prévention", et des missions "directement liées à la fonction policière répressive comme le signalement d’incidents, et l’instruction directe de plaintes suite à des infractions".
De telles missions, selon la FSU, transformeraient "les lieux éducatifs que sont les établissements scolaires en annexe du commissariat de police".
"Ce dispositif, outre qu’il dessine (...) les contours d’une politique stigmatisante en direction des jeunes plus répressive qu’éducative, risque d’entraîner de graves confusions de repères en matière d’autorité", affirme notamment la FSU.
Elle estime que ce projet "constitue une véritable provocation au moment où le gouvernement de M. Sarkozy remet lui-même en cause les moyens dédiés à l’éducation prioritaire".
"D’autre part", poursuit l’organisation syndicale, "la politique gouvernementale depuis trois ans ne fait qu’asphyxier budgétairement l’Education nationale. Des milliers d’emplois de surveillance ont été supprimés et la politique ministérielle de recrutement a baissé de 30% les postes au concours et divisé par deux ceux des personnels pourtant essentiels dans l’accompagnement des jeunes en difficulté".
La FSU prévient qu’avec "les enseignants et les parents", elle "s’opposera à la mise en place d’un tel dispositif visant à nier le caractère éducatif des établissements".