ASKATASUNA
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SIX CITOYENS BASQUES CONDAMNÉS À PARIS
Le Tribunal parisien qui avait jugé du 2 au 10 janvier les quatre
prisonniers politiques basques Ainhoa Mujika, Jon Olarra, Oskar Zelarain
et Andoni Otegi ainsi que Saroia Galarraga et Bruno Josie, actuellement en
liberté provisoire, a rendu sa décision aujourd’hui, suivant à la lettre
les décisions du Procureur et allant même au-delà sur certains points.
Ainsi, Ainhoa Mujika et Jon Olarra ont été condamnés à 10 ans de prison,
Oskar Zelarain et Andoni Otegi à 8 ans, tous quatre étant également
condamnés à une interdiction définitive du territoire français. Saroia
Galarraga a été condamnée à 5 ans de prison dont 3 avec sursis -elle
devrait donc retourner en prison pour 2 ans- et Bruno Josié à 3 ans et 3
mois dont 2 ans avec sursis (avec contrôle judiciaire), il devrait lui
aussi être réincarcéré. Saroia et Bruno devront travailler pendant la
période de sursis, cette période ayant également été assortie d’une
interdiction de séjour dans 12 départements dont celui des
Pyrénées-Atlantiques.
Nous rappelons qu’Ainhoa Mujika, Jon Olarra, Oskar Zelarain et Andoni
Otegi n’avaient assisté qu’à la première audience du procès, lors de
laquelle Ainhoa Mujika avait fait lecture, au nom des quatre prisonniers
politiques basques, d’un texte politique. Elle avait notamment dénoncé la
nature du Tribunal en disant "nous n’avons rien à faire dans cette salle,
car ce procès se situe dans la ligne de la négation d’Euskal Herria et de
la stratégie de guerre", comme la décision rendue aujourd’hui l’a prouvé.
JUAN CARLOS SUBIJANA EST RESTÉ HUIT JOURS EN GRÈVE DE LA FAIM ET DE LA SOIF
La prison l’a maintenu à l’isolement et sans communication, personne n’a
rien su jusqu’à hier
Le prisonnier politique basque Juan Carlos Subijana « Txanpi » a mené une
grève de la faim et de la soif du 3 au 11 février, en dénonciation de
l’attitude des surveillants et du directeur de la prison de Muret-Seysses
qui lui ont dit, à sa demande d’être placé avec Oier Gonzalez qui se
trouve dans la même prison, qu’il n’y avait pas de prisonnier politique
basque dans cet établissement.
Sachant qu’Oier se trouvait là, et après avoir refusé de partager sa
cellule avec un prisonnier de droit commun comme la prison voulait le lui
imposer, il a demandé à être placé au mitard le 2 février. Le lendemain 3
février, comme ils continuaient de lui mentir, Txanpi a décidé d’entamer
une GRÈVE DE LA FAIM ET DE LA SOIF.
Il n’a pu avoir aucune communication durant tout le temps qu’il a passé au
mitard. On ne lui a donné ni vêtements, ni matériel pour écrire, ni rien.
De cette façon, personne n’a eu connaissance de la situation dans laquelle
il se trouvait, pas même Oier Gonzalez.
Le 11 février, Txanpi a été emmené à l’hôpital dans un état de grande
faiblesse après avoir perdu 10 kg en 8 jours. Il a alors décidé de cesser
sa grève de la faim et de la soif. Quand il a été emmené, et quand il a
été ramené à la prison le 13 février, il a été attaché aux poignets et aux
chevilles. Tout le temps qu’il a passé à l’hôpital, il a été attaché au
lit et des gendarmes sont restés en permanence dans sa chambre.
Le 13 février, quand il a été ramené à la prison de Muret-Seysses, le
directeur et les surveillants lui ont dit qu’il resterait dans les mêmes
conditions, qu’il serait placé seul en cellule mais dans un module séparé
de celui d’Oier. Il a donc décidé de retourner au mitard où il a passé
encore deux jours, et dont il est sorti le 15 février, trop faible pour
récupérer dans de telles conditions.
Nous rappelons que Subijana a déjà connu une grève de la faim récemment,
celle qu’il a menée avec Jean-François Lefort du 28 octobre au 11 novembre
2005 à la prison de Villefranche-sur-Soâne, en dénonciation de leurs
conditions de détention et en revendication du respect de tous les droits
de tous les prisonniers politiques basques. Askatasuna s’insurge contre
l’attitude de l’administration pénitentiaire en général et de tous ses
petits soldats, et tient d’ores et déjà les autorités françaises, qui
place sciemment les personnes dans des conditions telles qu’elles soient
obligées d’en arriver à de telles extrémités pour se faire entendre, des
terribles séquelles que ces luttes auront sur les militants.
DÉCISION DU TRIBUNAL SUPRÊME SUR LE CAS DU PRISONNIER POLITIQUE BASQUE
UNAI PAROT
Bien que les motivations de l’arrêt rendu par le Tribunal Suprême espagnol
en réponse à l’appel déposé par le prisonnier politique basque Unai Parot
n’aient pas encore été publiées, Askatasuna s’insurge contre cette
décision scandaleuse pour les raisons suivantes :
Parce que le Tribunal Suprême n’a rien fait d’autre qu’offrir un
déguisement judiciaire à une décision politique destinée à satisfaire les
secteurs les plus fascistes de la société espagnole, autrement dit
instaurer la perpétuité.
Parce que Rodriguez Zapatero et son gouvernement montrent une ferme
volonté de continuer à utiliser la souffrance humaine pour un misérable
bénéfice politique.
Parce que cette décision construite sur l’impulsion du gouvernement,
plutôt que d’ouvrir la porte à un processus démocratique susceptible
d’apporter une paix basée sur la justice, s’inscrit dans la stratégie de
guerre menée par l’État espagnol pour vaincre Euskal Herria.
Ils sont en train de prolonger le conflit et de générer des conséquences
encore plus douloureuses. Le gouvernement espagnol doit mettre fin à la
violence et respecter la parole et la décision d’Euskal Herria.
S’il est vrai que de telles décisions politico-judiciaires peuvent
entraîner de la peur dans la majeure partie de la société basque, ils ne
trouveront aucune lâcheté dans ce Peuple. Au contraire, ils ne trouveront
que la volonté de lutter des démocrates basques, volonté qui nous montrera
des voies pour être plus efficaces.
Ni 60, ni 30 ! Nous ramènerons d’abord les prisonniers politiques basques
en Euskal Herria, et bientôt, ils seront à la maison, quoi que fassent les
autorités de Paris ou de Madrid. Nous libérerons Euskal Herria, et Euskal
Herria libérera les prisonniers politiques basques.
Euskal Herria, 21 février 2006