dimanche 19 février 2006, 19h03
MADRID (AP) - Le gouvernement espagnol et les principaux partis politiques espagnols ont minimisé dimanche l’importance du nouveau communiqué de l’ETA dans lequel l’organisation séparatiste basque appelle à l’ouverture de négociations afin de régler la question basque par le dialogue. Contrairement à ce qui était escompté, l’ETA n’a pas annoncé samedi qu’elle déposait les armes.
Un porte-parole du gouvernement de Madrid a répondu à ce communiqué en disant : "La seule déclaration que nous voulons de la bande terroriste est celle déclarant la fin de la violence." Le chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, a proposé dans un passé récent de négocier avec l’ETA à condition qu’elle renonce à la violence.
Iosune Aritzondo du Parti nationaliste basque (PNV) a estimé de son côté que seul l’annonce par l’ETA qu’elle déposait les armes pouvait ouvrir la voie au processus de paix.
"La déclaration longuement attendue de l’ETA manque toujours", écrit le quotidien El Pais dans son éditorial dimanche. Le principal journal de référence en Espagne ajoute que "soit l’ETA entend retarder un éventuel processus de paix, soit maintenir l’incertitude".
La presse espagnole, ainsi que le président de la région autonome basque, avaient cru pouvoir annoncer ces derniers jours l’arrêt probable des hostilités par l’organisation terroriste.
Le dialogue et la négociation "sont les seules voies pour résoudre le conflit", écrit l’ETA dans le texte rendu public samedi soir, communiqué dans lequel elle tend la main tout en revendiquant ses tous derniers attentats.
"Il est inhabituel de faire semblant de croire compatible le dialogue entre opinions différentes et demeurer une organisation terroriste s’arrogeant le droit de tuer", commente El Pais.
Les dirigeants de l’ETA indiquent dans leur dernière déclaration que "le moment est arrivé (...) de faire des compromis solides et (de prendre) des décisions importantes sur le futur d’Euskal Herria ("la patrie basque"), "en passant des paroles aux actes et en faisant preuve d’audace". Pour l’ETA, les clés de la nouvelle situation politique devraient être "le respect du fait que le Pays basque décide de son avenir" par un "indispensable changement de statut de la région.
L’organisation terroriste basque est considérée comme responsable de la mort de plus de 800 personnes depuis qu’elle a entrepris sous la dictature franquiste d’obtenir par la violence la séparation du Pays basque à la fin des années 1960. La dernière action meurtrière a eu lieu en mai 2003 lors d’un attentat à la voiture piégée qui avait tué deux policiers.