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2006-02-14
Six mille plaintes pour tortures depuis la mort il y a 25 ans de Joxe Arregi
Un grand nombre de mobilisations ont été organisées pour ce 25e
anniversaire tragique
À l’occasion du 25e anniversaire de la mort sous tortures du militant Joxe
Arregi, quelque 5000 personnes ont manifesté samedi à Donostia-Saint-Sébastien
pour dénoncer l’existence de ces pratiques dans les commissariats
espagnols. Selon le décompte réalisé par l’association contre la torture TAT, depuis
la mort de Joxe Arregi, près de 6000 citoyens basques ont porté plainte pour
tortures et huit n’ont pas pu le faire.
Au nom des personnes torturées, Nekane Txapartegi a cité les noms des huit
morts. Joxe Arregi, Joxi Lasa, Joxean Zabala, Mikel ZabaltzaŠ "Huit morts, des
milliers de torturés !", a-t-elle souligné devant les manifestants."Il faut
en finir avec cette pratique. Il faut mettre en place un front social contre
la torture", a-t-elle réclamé tout en exigeant des représentants politiques
"un engagement sans faille".
"Il ne suffit pas de dénoncer la torture. Il faut faire des pas pour
éradiquer cette pratique ainsi que pour faire disparaître l’Audience nationale
espagnole et la législation spéciale, lesquelles permettent les tortures", a pour
sa part exigé le membre d’Askatasuna Jon Enparantza. L’avocat a déclaré que
la question de la torture n’incombe pas qu’aux personnes torturées. "La
torture est une évidence de la réalité du Pays Basque, un peuple qui voit ses
droits constamment bafoués". Dans ce sens, Jon Enparantza a ajouté que bien que
le but de la manifestation était de dénoncer cette situation, "nous
souhaitons que cette mobilisation puisse aider à impulser un processus démocratique
en Pays Basque".
Des représentants des syndicats ELA et LAB, des partis Batasuna et Aralar et
des mouvements associatifs ont pris part à la marche au terme de laquelle
Askatasuna a dénoncé le fait que la plupart des plaintes soient classées sans
suite, "ou pire encore, comme cela a été le cas ces derniers jours avec celle d
’Unai Romano, se transforment en poursuites contre la victime".
Rassemblement contre la torture à Bayonne
Un rassemblement s’est tenu hier soir devant la mairie de Bayonne pour
évoquer la mort sous tortures de Joxe Arregi et pour rappeler que cette pratique
existe toujours. Les manifestants ont souligné l’exemple récent d’Unai
Romano, dont la plainte a été classée malgré les évidences.