lundi 6 février 2006, 17h08
PARIS (Reuters) - Jean Castela, présenté comme l’un des commanditaires de l’assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998, a admis pour la première fois avoir travaillé pour une organisation clandestine armée quatre ans avant ce meurtre.
Ce professeur d’histoire-géographie de 46 ans a expliqué avoir livré en 1994 au FLNC-Canal historique des informations ayant servi à commettre des attentats.
"Je reconnais une certaine part de responsabilité, qui est grande d’ailleurs. Je me sens responsable totalement des conséquences que ça a eues", a-t-il dit à la quatrième audience du procès en appel.
Il est jugé en appel aux côtés de Vincent Andriuzzi, enseignant en mathématiques. En première instance, en juillet 2003, les deux hommes ont été condamnés à 30 ans de réclusion criminelle pour leur implication dans des attentats en 1994 et pour avoir préparé en 1998 l’assassinat du préfet Erignac.
C’est la première fois que Jean Castela admet devant la justice sa responsabilité dans la première partie du dossier, alors qu’il continue de nier toute implication dans l’affaire Erignac proprement dite.
Lors de son arrestation en novembre 1998, la police a retrouvé au domicile de Jean Castela un carnet avec des repérages effectués sur les lieux d’un attentat commis en 1994 contre le rectorat d’académie à Paris, rue Curial.
Cette action ayant provoqué des querelles internes au sein du FLNC-Canal historique, l’accusation pense qu’il faut y voir l’origine de l’affaire Erignac.
Un groupe de clandestins, dont Castela et Andriuzzi, aurait selon le parquet fait dissidence et entamé une dérive radicale qui l’aurait amené à tuer le préfet. La défense nie ce scénario et souligne qu’aucun élément ne permet de faire un lien entre les faits de 1994 et ceux de 1998.
Le procès se poursuit mardi.