dimanche 5 février 2006, 8h41
KATMANDOU (AFP) - L’appel à une grève générale d’une semaine lancée au Népal par la rébellion maoïste contre des élections était peu suivie dimanche dans la capitale Katmandou mais beaucoup plus ailleurs dans le royaume.
A quelques jours des municipales de mercredi, peu de taxis circulaient dans les rues de la capitale mais la plupart des commerces ont ouvert normalement pour le premier jour de grève.
Le mouvement a en revanche été plus suivi dans les zones rurales, largement contrôlées par les insurgés. A Nepalgunj (510 km à l’ouest de Katmandou), "toute activité a cessé", a indiqué par téléphone un journaliste local. "La vie quotidienne a été sérieusement perturbée. Seuls les véhicules des forces de sécurité patrouillent dans la rue", a indiqué Janak Nepal depuis cette ville d’environ 150.000 habitants située près de la frontière indienne.
La grève a totalement paralysé la localité de Biratnagar (540 km est de Katmandou). "Tous les marchés ont fermé, pas une seule voiture ne circule, et il y a une forte présence armée", a indiqué un journaliste.
Samedi, le gouvernement a menacé d’arrêter quiconque participerait à ces opérations ville-morte. "Les forces de sécurité interpelleront quiconque sera impliqué dans la fermeture de commerces, l’obstruction à la circulation ou des actes de vandalisme", a averti le ministère de l’Intérieur. Les sept principaux partis d’opposition ont appelé à boycotter les élections du 8 février en criant à la farce tandis que les rebelles ont juré de les saboter. Deux candidats ont été assassinés et nombre de prétendants se sont retirés de la course par peur de représailles.
Selon les données de la Commission électorale, le scrutin se tiendra dans 36 municipalités au lieu des 58 initialement prévues. En outre, vingt-deux prétendants en lice ont déjà été nommés d’office faute d’opposants. Malgré les critiques et les menaces d’attentats, le roi Gyanendra a confirmé mercredi le maintien "d’élections libres et justes" visant à "garantir le droit des citoyens et à consolider la démocratie". Il s’est emparé de tous les pouvoirs il y a un an pour en finir avec la "guerre du peuple" qui a fait plus de 12.000 morts en dix ans.