lundi 6 février 2006, 11h55
CRETEIL (AFP) - Le procès d’Antonio Ferrara, surnommé le "roi de la belle" en raison d’une double évasion, pour un braquage dans un bureau de poste de Joinville-le-Pont (Val-de-Marne) en juillet 1999, s’est ouvert lundi sous haute surveillance devant la cour d’assises du Val-de-Marne à Créteil.
Des policiers étaient postés sur les terrasses du palais de justice et sur les toits de quelques immeubles alentours. La fouille à l’entrée de la salle d’audience était stricte et aucun téléphone portable même éteint n’était autorisé.
Antonio Ferrara, notamment connu pour sa spectaculaire évasion de la prison de Fresnes le 12 mars 2003 à l’issue d’une opération commando menée par des malfaiteurs lourdement armés, a été amené au palais de justice par le GIGN.
Dans la salle, plusieurs policiers revêtus de gilets pare-balle étaient présents. Antonio Ferrara, 32 ans, vêtu d’un jean et d’un pull noir, était entouré de quatre policiers dans un box vitré.
Son co-accusé, Issa Traoré, 29 ans, qui devait comparaître libre, ne s’est pas présenté et le président de la Cour a décidé qu’il serait jugé par défaut.
Les deux hommes doivent répondre de vol avec arme et séquestration. Ferrara est aussi accusé de faits de violences avec arme, séquestration d’otages, et tentatives d’homicide sur des policiers. Ils contestent tous les faits qui leur sont reprochés.
Le 28 juillet 1999 au petit matin, deux hommes armés avaient fait irruption dans un bureau de poste à Joinville-le-Pont, obligeant la vingtaine d’employés présents à s’allonger à terre. Ils s’étaient emparés du contenu d’un premier coffre-fort, soit plusieurs dizaines de milliers de francs mais, malgré l’utilisation d’explosif, n’étaient pas parvenus à ouvrir un deuxième coffre.
Alertés par un facteur, les policiers arrivaient sur les lieux quand les deux malfaiteurs étaient sortis de l’agence, emmenant avec eux, pour protéger leur fuite, deux employés qu’ils avaient abandonnés rapidement.
L’un des deux hommes avait alors pris en otage un automobiliste, déclenchant une course-poursuite, ponctuée d’échanges de coups de feu, avec les policiers sur l’autoroute A4 en direction de Paris. Bloqué par la circulation porte de Bercy, le malfaiteur avait quitté la voiture, traversé la chaussée et pris en otage un deuxième automobiliste pour s’enfuir en sens inverse. Il avait abandonné ce dernier avec sa voiture à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne).
De son côté, le deuxième malfaiteur avait agressé une automobiliste pour lui dérober sa voiture mais avait finalement pris la fuite à pied après s’être retrouvé coincé dans la circulation.
Issa Traoré avait été arrêté le jour même sur un quai de la station RER Joinville-le-Pont, à la suite d’un signalement établi par plusieurs témoins.
Il a été libéré sous contrôle judiciaire en février 2001, pour des raisons de procédure, avant même la mise en examen d’Antonio Ferrara dans ce dossier.
Ce dernier, arrêté en juillet 2002 à l’issue d’une première "belle" de quatre ans - il s’était évadé en 1998 à la faveur d’une consultation à l’hôpital de Corbeil-Essonnes - a été mis en cause parce que son empreinte génétique a été retrouvée sur des objets abandonnés dans la première voiture utilisée dans sa fuite par l’un des malfaiteurs.
Le procès est programmé jusqu’à jeudi.