jeudi 2 février 2006, 23h21
PARIS (AFP) - Nicolas Sarkozy a annoncé jeudi sur LCI qu’"un premier" ressortissant étranger impliqué dans les violences en banlieues en novembre "a pris l’avion aujourd’hui" en direction du Mali et que "six autres sont prêts à suivre".
Il s’agit d’un jeune homme de 22 ans, condamné en novembre à une peine de 4 mois de prison avec sursis assortie de 3 ans d’interdiction du territoire français par le tribunal de grande instance de Bobigny, pour "avoir participé aux émeutes avec notemment usage d’engins incendiaire", indiquait-on jeudi soir au ministère de l’Intérieur.
Il a été expulsé par un vol régulier d’Air France qui a quitté Paris à 17H20 à destination de Bamako, a-t-on ajouté de même source.
Nicolas Sarkozy a ajouté que pour les six autres ressortissants étrangers, "les procédures étaient un peu longues".
Le ministère de l’Intérieur avait indiqué la semaine dernière que sept procédures avaient été engagées contre des étrangers impliqués dans les violences en banlieue.
Au mois de novembre, M. Sarkozy avait déclaré que "120 étrangers, pas tous en situation irrégulière, avaient été condamnés" et il avait demandé aux préfets leur expulsion.
Fin janvier, le président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) Jean-Pierre Dubois, avait constaté, "sans surprise", qu’aucune expulsion n’avait encore eu lieu : "Les services du ministère se sont aperçus - et ce qui est extraordinaire c’est que Sarkozy lui-même apparemment ne s’en rendait pas compte quand il l’a dit - que la plupart des gens qui avaient été condamnés et qui étaient étrangers étaient inexpulsables", avait-t-il déclaré.
Le président de la LDH avait alors dénoncé "un effet d’annonce politicien, pour capter un électorat d’extrême droite".
Didier Liger, président de la commission Liberté et droits de l’Homme du Conseil national des barreaux (CNB), avait également déclaré que "les quelques exemples de personnes étrangères majeures qui ont fait l’objet de poursuites et de condamnations pénales, dès lors qu’elles sont arrivées en France avant l’âge de 13 ans, on ne peut pas les expulser", en vertu de la loi que M. Sarkozy a fait voter sur la double peine en 2003.
Le responsable du CNB avait ajouté que le ministre allait "peut-être essayer de trouver quelques dossiers pour ne pas totalement perdre la face".