Le Journal du Pays Basque > Pays Basque
2006-01-13
Rien ne va plus à l’Audience nationale espagnole de Madrid. Les
irrégularités dénoncées par les avocats des 59 basques jugés dans
l’affaire 18/98 ont été relayées par des associations et des avocats du
Pays Basque et même d’Espagne, qui ont requis un rendez-vous avec le
président du tribunal qui suit l’affaire, ainsi qu’avec le président de
l’Audience nationale espagnole. Du coup, la suspension du procès qui
devait durer une semaine, a été reportée jusqu’au 30 janvier prochain.
Les avocats de la défense ont souligné à plusieurs reprises les
entraves à l’exercice de leur profession. Lundi, ils ont demandé la
présentation de pièces du dossier, ce qui leur a été refusé par le
tribunal qui a exigé que la défense poursuive l’audience sans avoir les
plus de 500 pages du dossier qui leur manquaient. Un demi-millier de
pages de documents qui sont la base de l’accusation, mais que les
greffiers du tribunal ne voudraient ou ne pourraient pas donner aux
avocats, puisqu’ils n’arrivaient pas à les retrouver.
Pour Askatasuna, lundi, "le procès politique mené à l’Audience
Nationale contre 59 citoyens basques s’est effondré". "Violation du
droit à la défense et procédure d’instruction scandaleuse" ont été
dévoilées au grand jour.
Askatasuna rappelle que tout le dossier repose sur des aveux tirés et
signés sous la torture. "Tous ont été torturés à l’occasion de
différentes rafles ordonnées par le juge Garzón". Aujourd’hui même un
des prévenus doit être entendu à Madrid, dans le cadre des procédures
ouvertes en raison des plaintes pour tortures déposées dans cette
affaire.
Pour Askatasuna, la question pourrait être "comique, si elle n’était
pas aussi grave de conséquences". "Ce spectacle est habituel lors des
procès à l’Audience nationale" ont-ils dénoncé.
"Dans le flou et la confusion, ce procès n’a pas l’air sérieux. Mais le
souffle et l’orientation politique qui l’animent sont très sérieux. Ce
n’est donc pas un simple cirque. Ils veulent mettre cinquante-neuf
personnes derrière les barreaux" ont-ils averti.