mercredi 11 janvier 2006, 20h25
PARIS (AFP) - Les violences urbaines de novembre étaient un phénomène "largement spontané", a estimé mercredi le procureur de la République de Paris Jean-Claude Marin, lors de l’audience solennelle de rentrée du tribunal de grande instance de Paris.
Dressant le bilan de l’activité du tribunal au cours de ces évènements, M. Marin a affirmé qu’il n’y avait "nulle trace de revendication de type identitaire, de structuration ou d’organisation de mouvements qui apparaissent largement spontanés, nul stigmate d’une impulsion ou d’une récupération politique ou religieuse".
"Les motivations des actes sont difficiles à cerner et n’ont pu être approchées que pour les personnes ayant reconnu les faits qui leur étaient reprochés : il en ressort massivement une dimension ludique et immature", selon M. Marin.
Aux premiers jours des émeutes, le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy avait estimé que les violences étaient "parfaitement organisées".
"Si ce n’est pas l’ordre de la police républicaine (qui prévaut), ce sera soit l’ordre des bandes, des mafias, soit un autre ordre, celui des extrémistes", avait-il également déclaré.
Un total de 57 personnes a été déféré devant la justice parisienne pendant les émeutes urbaines.
"Les lieux qui ont connu le plus grand nombre d’évènements sont ceux de forte densité de logements sociaux et de population précarisée, tel le 19e arrondissement de Paris, qui totalise, à lui seul, 30% des faits constatés pendant la période étudiée", a précisé le haut magistrat.
"S’agissant des auteurs d’infractions, ils se révèlent être, pour plus de 75%, âgés entre 16 et 21 ans, 63% ayant même entre 16 et 18 ans, domiciliés, pour 82,5%, dans la capitale, de nationalité française à 87% et, pour 55% des mineurs, sans antécédents judiciaires en matière pénale", selon M. Marin.