Le JPB > Pays Basque
2006-01-04
Le mandat d’arrêt européen (MAE) contre le jeune Hernaniar Jon
Garmendia, arrêté le 7 décembre à St-Jean-de-Luz, ainsi que celui
concernant le jeune de Segi Ekain Rodriguez, ont été examinés hier au
Tribunal de Pau. La première affaire à être jugée a été celle d’Ekain
Rodriguez, pour lequel les autorités espagnoles ont récemment adressé
un supplément d’information à la demande du tribunal.
En effet, lors d’une première audience, la Cour d’appel de Pau avait
réclamé un supplément d’information aux autorités espagnoles, acceptant
ainsi la demande de la défense. Celle-ci constate qu’"il n’y a pas de
preuve matérielle" contre le jeune et que l’accusation "se base sur des
aveux obtenus sous la torture". Selon l’association Askatasuna, les
autorités espagnoles "n’ont pas voulu répondre aux demandes du tribunal
concernant les tortures", néanmoins "le procureur n’a pas hésité à
donner son avis favorable à l’exécution du Mandat d’arrêt européen".
Le procureur a également donné son feu vert à l’exécution du MAE émis
par Madrid contre Jon Garmendia. Ce jeune s’est adressé au tribunal
affirmant que les Basques rêvent de la liberté depuis 500 ans.
"N’expulsez pas les rêveurs, ne les extradez pas", a-t-il déclaré.
L’avocate Yolanda Molina a plaidé contre l’exécution des MAE,
affirmant, dans le premier cas, qu’il est "évident que les accusations
contre Ekain Rodriguez sont basées sur des aveux obtenus sous tortures"
et dans le deuxième cas, estimant que l’arrestation de Jon Garmendia
relève d’une décision politique et non pas judiciaire. Le délibéré est
fixé au mardi 10 janvier.
Askatasuna a dénoncé que "ces procès relèvent d’un conflit purement
politique" et qu’ils sont donc des "procès politiques". L’association a
également regretté que "la mesure du mandat d’arrêt européen prive le
citoyen de son droit à la défense, et les demandes sont acceptées
automatiquement sans être examinées sur le fond". Près de 70 personnes
ont assisté à l’audience, selon Askatasuna.