Les attaques contre l’armée ont repris au Sri Lanka Asie du Sud Malgré un discours conciliant des Tamouls et du nouveau président sri-lankais, plusieurs attentats ont tué des militaires dans le nord de l’île.
Marie-France Calle (Le Figaro)
[14 décembre 2005]
PRÈS D’UN MOIS après l’élection de son nouveau président, le Sri Lanka hésite entre guerre et paix. Avec, des deux côtés de l’échiquier, et c’est plutôt rassurant, une rhétorique favorable au maintien du cessez-le-feu en vigueur depuis février 2002 entre le gouvernement de Colombo et les Tigres de libération de l’Eelam Tamoul (LTTE). Mais, et c’est beaucoup plus inquiétant, sur fond d’une reprise de la violence dans les zones où le LTTE exerce son influence. Sur la péninsule de Jaffna, au nord, et dans la région de Batticaloa, sur la côte nord-est de l’île.
La plupart des attaques, attribuées par Colombo aux rebelles tamouls, ont été dirigées contre des militaires. Hier, un camp de l’armée situé à une trentaine de kilomètres de Batticaloa, a essuyé un tir de mortier. Il n’y a pas eu de victimes. Ce n’est pas le cas des précédents incidents. Depuis le début du mois de décembre, bombes, mines et grenades ont coûté la vie à plus de trente personnes, majoritairement des soldats. A tel point que certains parlent déjà, au Sri Lanka, du plus important revers essuyé par les forces armées depuis la trêve de 2002. Résultat, tout en déclarant vouloir sauvegarder la paix à tout prix, les autorités de Colombo sont sur le pied de guerre. L’armée et la police ont été placées en état d’alerte maximum dans les zones à risque.
Attaque d’un poste de police à la grenade.(
Tamil Net)
20 policiers ont été blessés dans l’attaque du poste de contrôle de la police de Pesalai dans le district de Mannar lundi 12 décembre dans la nuit. Les policiers participaient à une réunion au moment de l’attaque.
Une unité de police est partie de Mannar à 14km pour recueillir les policiers blessés et les emmener à l’hôpital qui a été mis en état de défense. Certains des blessés le sont griévement.
La région est sous contrôle gouvernemental, mais les Tigres de Libération de l’Eelam Tamoul sont présents dans les jungles et villages alentours.
Les attaques contre les forces de sécurité se sont faites plus nombreuses ces dernières semaines. Au moins 18 soldats sri lankais sont morts dans des attaques depuis le 4 décembre.
Attaque contre une patrouille et un convoi
(Tamil Net)
2 soldats sri lankais ont été blessés sérieusement par une mine claymore alors qu’il faisait partie d’une patrouille de 12 soldats à Vantharumoolai, 17 km au nord ouest de Batticaloa. L’attaque s’est produite lundi 12 décembre.
Par ailleurs, un convoi mixte de la police et de l’armée a échappé dimanche soir au piégeage de la route sur laquelle il se déplaçait à Morakoddanchenai, 4km de Vantharumoolai. La bombe a manqué sa cible, un bus avec 30 policiers dedans.
Attaque d’un poste de l’armée à Vavuniya.
(Tamil Net)
Un poste de l’armée a été attaqué par l’explosion d’une mine sur la route de Vavuniya - Mannar à Varikuddiyoor lundi 12 décembre. Dans le même temps un policier a été tué à Vavuniya alors qu’il conduisait une femme des LTTE à l’hôpital. La femme s’est échappé avec les attaquants.
Attaque au mortier d’un camp de l’armée sri-lankaise.
(Tamil Net)
4 obus de mortier de 81mm ont été tirés sur le camp militaire de Meeravodai à 2km de Valaichenai (district de Batticaloa) le 13 décembre. Ce camp se situe à proximité de Kiran où 2 Tamouls ont été tués lundi par des tirs de paramilitaires semble-t-il.