mercredi 7 décembre 2005, 16h22
TURIN, Italie (Reuters) - Des manifestants ont bloqué plusieurs routes et une autoroute près de Turin pour dénoncer un projet de liaison ferroviaire à grande vitesse entre la France et l’Italie qu’ils jugent préjudiciable à l’environnement.
Les médias italiens font état d’accrochages survenus durant la nuit entre la police italienne et des manifestants opposés à ce projet de ligne qui passe par le Val de Suse, dans les Alpes italiennes, et doit permettre de relier Turin à Lyon en moins de deux heures.
Une trentaine de personnes, dont des policiers, ont été blessées mardi lors de l’évacuation par la police d’un camp qui faisait obstacle aux travaux sur la ligne de chemin de fer.
Des immeubles du centre historique de Turin, ravalés depuis peu en prévision des Jeux olympiques d’hiver que doit accueillir la ville, ont été couverts de graffitis proclamant "Pas d’ingérence dans le Val de Suse" et "Non au train à grande vitesse, Non aux Jeux olympiques".
Le Val de Suse relie Turin aux sites olympiques de montagne, où les jeux débuteront le 10 février.
Le président du Conseil Silvio Berlusconi a imputé les troubles à des extrémistes.
"Des groupes d’extrême gauche, issus de fractions hostiles et anarcho-insurrectionnelles, essaient de propager l’agitation du Val de Suse à Turin, Rome, Milan et d’autres villes", dit le chef du gouvernement dans un communiqué publié après des consultations avec le ministre de l’Intérieur Giuseppe Pisanu.
Berlusconi et Pisanu devaient se revoir en fin de journée, ajoute le communiqué.
Des milliers d’habitants se sont mobilisés contre le projet ferroviaire, qui comporte un tunnel de plus de 50 km sous les Alpes. Mais les principaux dirigeants politiques italiens le soutiennent en faisant valoir que leur pays, s’il y renonçait, resterait à l’écart d’une ligne ferroviaire de première importance entre l’Espagne et l’Europe orientale.