vendredi 18 novembre 2005, 11h38
PARIS (AFP) - Quatre cent onze personnes ont été condamnées à des peines d’emprisonnement ferme pour avoir participé aux violences urbaines depuis le début des troubles, selon un dernier bilan fourni vendredi par le ministère de la Justice.
Selon ce bilan, 655 personnes ont été écrouées, soit 540 majeurs et 115 mineurs. Ce nombre regroupe les personnes condamnées à de l’emprisonnement ferme et celles placées sous mandat de dépôt en attente de leur jugement.
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Au total, 551 mineurs ont été déférés en justice pour être présentés à un juge pour enfants.
La Chancellerie a fait savoir vendredi qu’une étude allait être menée par ses services pour établir le "profil précis", notamment sociologique, des personnes déférées.
La situation est revenue à la normale après trois semaines de violences urbaines, selon la police, à laquelle le ministre de l’Intérieur a promis jeudi une prime pour sa mobilisation et alors que le Premier ministre mettait en garde contre la recherche de boucs émissaires.
Au Sénat, Dominique de Villepin a pour sa part mis en garde contre "la recherche de boucs émissaires", en écho aux propos controversés de plusieurs responsables de droite sur la polygamie, "une des causes" selon ces derniers des violences urbaines.
Pendant ce temps, dans la rue, la France semblait avoir retrouvé sa normalité.
Au total, depuis le 27 octobre, date des premières émeutes, 9.071 véhicules ont été brûlés et au moins 2.921 fauteurs de trouble présumés interpellés, dont un gros tiers de mineurs, selon des sources policières. 126 policiers et gendarmes ont été blessés.
Alors que le Parlement a définitivement adopté mercredi le prolongement de l’état d’urgence jusqu’à la mi-février - situation à laquelle le gouvernement peut renoncer bien avant par décret - les préfets ont continué à tirer les conclusions de l’accalmie, levant certains couvre-feux imposés aux mineurs.
Le président Jacques Chirac a notamment réuni M. de Villepin et les ministres concernés par la mise en place du service civil volontaire. Ce service, destiné à aider les jeunes à aller vers l’emploi en leur permettant d’intégrer différents corps de métier (Défense, police, environnement, santé, culture et secteur associatif), doit entrer en vigueur dès 2006.
Le Cercle des Citoyens Responsables, instance de réflexion composée de personnalités de la société civile, a pour sa part publié un livre blanc, "J’aime ma banlieue", proposant quelques "solutions aux graves problèmes sociaux" des banlieues.