jeudi 10 novembre 2005, 10h08
PARIS (AP) - Les forces de l’ordre ont constaté un "reflux très net" des violences urbaines avec 482 véhicules incendiés dans la nuit de mercredi à jeudi, contre 617 la nuit précédente.
"Il n’y a pratiquement pas eu d’affrontement avec les forces de l’ordre", a déclaré Michel Gaudin, le directeur général de la Police nationale, jeudi matin lors de la conférence de presse quotidienne au ministère de l’Intérieur après cette 14e nuit consécutive de violences.
Durant la nuit, un poste de police, deux écoles maternelles, un collège et une mairie ont été la cible d’incendiaires. Deux cent trois personnes ont été interpellées, ce qui porte à 2.033 le nombre d’interpellations réalisées depuis le début des violences urbaines il y a près de deux semaines. Michel Gaudin a précisé que parmi les personnes interpellées, "une centaine" étaient des ressortissants étrangers.
Aucun fonctionnaire de la police nationale n’a été blessé mais un policier municipal a été blessé à Sens la nuit dernière.
Les sapeurs-pompiers ont réalisé 1.340 interventions, en net recul par rapport aux 2.130 interventions de la nuit précédente, et 17 cas d’agression sur les pompiers ont été recensés ; un pompier a été très légèrement blessé par des jets de pierres.
Cent cinquante-deux communes ont été concernées par les incidents contre 196 la nuit précédente. Les villes les plus touchées sont Toulouse, Lille, Lyon, Marseille et Strasbourg.
Dans son rapport quotidien au ministère de l’Intérieur, le préfet de la Seine-Saint-Denis assure qu’avec 15 véhicules brûlés dans son département, "cette nuit peut être considérée comme celle du retour au calme".
Cinq départements avaient décidé d’appliquer les mesures de couvre-feu rendu possible par le décret adopté mardi par le Conseil des ministres : les Alpes-Maritimes, l’Eure, le Loiret, la Seine-Maritime et la Somme.
Michel Gaudin a estimé jeudi matin qu’il était encore "trop tôt pour tirer des conclusions de l’efficacité des dispositifs mis en place".
Alors que trois auteurs de blogs ont été interpellés lundi matin, une quatrième personnes a été interpellée jeudi matin pour "provocation à attroupement armé par le biais de messages" diffusés sur le net, a annoncé Michel Gaudin.
Malgré la baisse des violences, le directeur de la Police nationale a par ailleurs assuré : "nous resterons pendant le week-end à un très très haut niveau d’occupation du terrain".
Interrogé sur les appels à manifester à Paris vendredi sur les Champs-Elysées ou samedi sous la Tour Eiffel, il a expliqué : "nous essayons de voir dans quelle mesure cette menace correspond à une réalité".