MEXICO (AFP) - La Française Hélène Castel, ancienne sympathisante du groupe terroriste Action directe, condamnée en France à la réclusion criminelle à perpétuité par contumace en 1984, a été extradée jeudi soir vers la France, a annoncé vendredi la justice mexicaine.
Hélène Castel avait été condamnée en mai 1984 par la cour d’assises de Paris pour sa participation présumée à une attaque d’une agence du groupe bancaire français BNP, le 30 mai 1980 à Paris, au cours de laquelle plusieurs otages avaient été blessés lors d’une fusillade entre les agresseurs et la police.
Elle était aussi considérée comme proche des "autonomes", réseau de groupuscules d’extrême gauche et anarchisants.
Arrêtée le 12 mai dernier à son domicile de Jalapa, capitale de l’Etat de Veracruz (est) par la police mexicaine, Hélène Castel, 45 ans, était détenue depuis dans une prison de Mexico. Réfugiée au Mexique depuis 22 ans, elle vivait sous l’identité de Florencia Rivera Martin.
Son arrestation est intervenue quelques jours avant la prescription du jugement.
L’ambassade de France à Mexico a confirmé l’information et indiqué que Hélène Castel avait consenti à son extradition. "Elle va faire opposition au jugement et elle sera jugée de nouveau", a précisé à l’AFP un diplomate français.
"Hélène Castel (alias Florencia Rivera Martin) a quitté le territoire national à 22H00 (03HOO GMT) le 5 août, à bord du vol Air France 439, à destination de Paris", d’après un communiqué du parquet général mexicain.
Hélène Castel a été remise aux autorités françaises à l’aéroport international de Mexico. "A son arrivée, elle devait être présentée au tribunal de Bobigny (région parisienne) pour lui notifier son mandat d’arrêt".
Elle a laissé au Mexique une fille de 17 ans.
L’Office central chargé des personnes recherchées de la Direction centrale de la police judiciaire avait relancé la recherche d’Hélène Castel jusqu’au Mexique, avec l’aide de l’antenne locale du Service de coopération technique internationale de police (SCTIP).
Plusieurs membres d’Action Directe sont emprisonnés en France. Nathalie Ménigon, 47 ans, Jean-Marc Rouillan, 51 ans, et Georges Cipriani, 53 ans, ont été condamnés en 1989 et 1994 à la détention à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de 18 ans, notamment pour les assassinats du PDG de Renault Georges Besse et de l’ingénieur général René Audran.