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Interview d’Ahmed Saadat (9 septembre 2002)

Une interview d’Ahmed Saadat

L’entretien ci-dessous a été réalisé dans la prison palestinienne de Jéricho le 9 septembre 2002. Ahmed Saadat, qui n’a été à ce jour ni jugé ni même inculpé, y est détenu depuis le 1er mai, en compagnie des quatre militants du FPLP et de Fuad Shubeiki impliqué par les Israéliens dans l’affaire du cargo d’armes Karine A.

Ahmed Saadat est secrétaire général du FPLP. Il a succédé à Abu Ali Mustapha qui fut assassiné par l’armée israélienne le 27 août 2001 à Ramallah. Accusé par les autorités américaines et israéliennes d’avoir organisé l’exécution de Zeevi, ministre du gouvernement Sharon connu pour ses positions radicales en matière d’expulsion massive des Palestiniens, Saadat a été arrêté par l’Autorité Palestinienne le 15 janvier 2002 et mis en détention dans les bâtiments présidentiels de Ramallah.

Le 29 mars l’armée israélienne imposait le siège du palais présidentiel d’Arafat. Dès le début, le gouvernement israélien a conditionné la levée du siège au sort des militants du FPLP.

Le 27 avril, un tribunal militaire palestinien, réuni dans les locaux présidentiels assiégés par l’armée israélienne, condamnait quatre militants du FPLP à respectivement 18, 12, 8 et 1 an de prison pour l’assassinat de Zeevi. Le 1er mai en début de soirée, les six hommes étaient emmenés à Jéricho, au terme d’un accord imposé par les USA, et qui les confiaient à des geôliers palestiniens eux mêmes soumis à un contrôle américano-britannique. Dans la nuit, l’armée israélienne se retirait des abords du palais présidentiel. Le 3 juin, la Haute Cour de justice palestinienne ordonnait la libération de Saadat.

Depuis, Saadat attend dans sa prison.

- Pourquoi êtes-vous ici ?

Nous sommes ici pour des raisons essentiellement politiques. Les Israéliens, appuyés comme d’habitude par les États-Unis, ont demandé à l’Autorité Palestinienne de leur livrer toutes les personnes impliquées dans l’assassinat du ministre du tourisme R. Zeevi. L’Autorité, qui a rarement été aussi faible, fait en ce moment tout ce que les États-Unis lui demandent et elle a donc passé un accord avec Israël et la CIA. Cet accord n’a aucune base juridique. Au regard de la loi palestinienne, notre arrestation est illégale, de plus il n’y a dans cette loi aucun article qui permette de nous condamner à une quelconque peine. En ce qui concerne mes camarades, ils ont été condamnés d’après la loi israélienne par un tribunal spécial palestinien composé de personnes qui n’avaient aucun passé et aucune responsabilité dans le domaine de la Justice, et ils ont tous écopé de peine de prison ferme allant jusqu’à 18 ans d’emprisonnement. Ma situation est un peu différente dans la mesure où je n’ai pas été jugé. Ils m’ont arrêté et mis ici, en tant que secrétaire général du FPLP. Dans l’accord qu’ils ont passé, je dois être « isolé », c’est à dire qu’ils ont tous voulu me priver d’une quelconque activité politique ou médiatique. La Cour suprême palestinienne s’est prononcée en faveur de ma libération, mais personne n’en tient compte. Nous sommes donc ici, dans cette prison officiellement palestinienne, dans laquelle, comme vous l’avez vous, il y a des membres de la CIA et des Britanniques. Leur rôle est de contrôler que dans la prison l’Autorité Palestinienne fait bien ce qu’Israël exige, en fait ces « observateurs » sont les vrais gardiens de la prison. C’est une prison israélienne, finalement. Vous avez vu les contrôles à l’entrée : les Palestiniens ont pris vos noms et les inscrivent sur une liste. À la fin de la journée ce sont les Américains et les Anglais qui la relèvent, puis ils en transmettent une copie aux Israéliens. C’est pour cela qu’énormément de gens n’osent pas me rendre visite...
- Il y a quelques jours a débuté le procès de M. Barghouti, qui a été fortement médiatisé. Pourquoi, selon vous, alors que l’on a beaucoup parlé de lui, garde-t-on le silence sur vous et vos camarades ?

Je tiens tout d’abord à préciser que c’est important que l’on parle de Barghouti, je suis pour qu’on le fasse, non parce que c’est Barghouti, mais parce qu’il peut servir de symbole pour tous les prisonniers politiques palestiniens en Israël. Quant au silence nous concernant, la première responsabilité, vous vous en doutez, incombe à l’Autorité Palestinienne elle-même, ainsi qu’aux ONG qui lui sont liées. Ils ont choisi de mettre l’accent sur ceux qui sont en Israël car pour eux notre cas est assez gênant. Comme je vous l’ai dit ils nous ont mis ici car les Américains l’ont demandé, et dès lors le fait que des responsables palestiniens aient accepté d’arrêter des résistants palestiniens peut paraître assez contradictoire. Pour cette raison l’Autorité et ses ONG ont choisi de garder le silence sur notre cas. C’est un énorme aveu de faiblesse. Nous sommes ici car nous avons supprimé Zeevi, un ministre d’extrême droite raciste qui prônait le transfert de tous les Palestiniens vers la Jordanie, qui était membre du cabinet israélien et qui soutenait systématiquement toutes les propositions de liquidation de responsables de la résistance palestinienne. Il est un de ceux qui ont demandé l’assassinat d’Abu Ali Mustafa [ancien secrétaire du FPLP, assassiné en août 2001]. Nous nous devions de répondre au même niveau, c’est à dire en assassinant un de leurs responsables. Ce que l’Autorité aurait dû et devrait faire, plutôt que de se soumettre aux demandes israéliennes, c’est agir comme le font les Israéliens, c’est à dire exiger que tous les Israéliens qui décident ou sont impliqués dans les meurtres de Palestiniens leur soient livrés. Au lieu de ça elle ne dit rien et évite de parler de nous. Tout ce qu’ils ont réussi à faire, c’est à aider les Israéliens qui demandaient depuis un certain temps à ce que le FPLP soit sur la liste des organisations terroristes établie par l’Union Européenne. Depuis, c’est chose faite. Déjà, avant, de nombreux PC refusaient de nous rencontrer, et c’est encore pire depuis. Le PCF, par exemple, qui était venu pour rencontrer la « gauche palestinienne », a refusé de nous rencontrer officiellement. Idem pour le PC de Chypre. Et pour d’autres. Cela participe également au silence nous concernant.

- Dehors, on parle beaucoup d’unité de l’ensemble des forces palestiniennes. Comment percevez-vous cela, vous qui avez été enfermé avec l’accord de l’Autorité Palestinienne ?

Vous savez, la situation est complexe. Des membres du Fatah, parmi lesquels des cadres du parti, ont participé à des manifestations pour exiger notre libération. Il y a de plus en plus de contradictions au sein de ce parti, entre le rôle qu’ils jouent ou voudraient jouer dans la résistance et le rôle qu’ils jouent au sein de l’Autorité. L’Autorité voudrait que la résistance cesse complètement afin de négocier avec les Israéliens, ce qui n’est le cas ni de la population ni des partis politiques. Nous voulons beaucoup plus : après la faillite d’Oslo, nous voulons une vraie stratégie de lutte qui permette aux revendications palestiniennes d’aboutir, tout en construisant une société réellement démocratique. Le Fatah est d’accord, je dirais même que l’ensemble des partis politiques est aujourd’hui d’accord pour fonder une direction temporaire qui dirigerait la résistance palestinienne. Évidemment l’Autorité Palestinienne ne veut pas entendre parler de cette direction temporaire qui remettrait en cause leur propre pouvoir. Il est aujourd’hui clair que l’Autorité est un obstacle pour la résistance, dans la mesure où ils représentent exclusivement les intérêts de la bourgeoisie palestinienne, intérêts qui sont ceux des Israéliens, pas ceux de la population palestinienne. Ils n’ont aucun intérêt à ce que l’Intifada se poursuivent, au contraire ce qu’ils veulent c’est arrêter la résistance, en d’autres termes on peut dire que leurs intérêts vont contre ceux de la population. Vous voyez, même si nous parvenons à faire l’unité entre les partis politiques palestiniens, il restera un obstacle qui a pour nom l’Autorité Palestinienne.

- Comment analysez-vous la situation actuelle ?

Pour la comprendre, il faut revenir aux accords d’Oslo. Ces accords étaient un projet, presque exclusivement commercial, entre la bourgeoisie palestinienne et l’occupant israélien. Israël a réussi, par ces accords, à faire que l’OLP abandonne son programme et sa stratégie, au détriment des conditions de vie de la population palestinienne. Souvenez-vous qu’à cette époque, après la guerre du Golfe, l’OLP avait de grosses difficultés financières. Les accords d’Oslo ont représenté une possibilité de récupérer de l’argent grâce à d’importants accords commerciaux. Oslo n’est pas un accord politique qui aurait pu permettre d’amener une solution pour le peuple palestinien, mais bel et bien un projet qui ne concernait que les questions sécuritaires et commerciales, dont l’une des finalités était la sécurité israélienne. Il y a eu avec Oslo un passage de témoin entre les Israéliens et l’Autorité dans un certain nombre de régions, y compris dans des zones que l’Autorité ne contrôlait absolument pas. Les années ont passé, avec les résultats que vous connaissez, et avec une donnée essentielle, contenue dans les accords d’Oslo, lesquels impliquent qu’il est interdit de chercher une « solution » autre que la négociation avec les Israéliens. Et il y a eu l’épisode de Camp David et les propositions scandaleuses de Barak et Clinton. Le FPLP était (et est toujours) pour l’arrêt de toute négociation avec l’occupant, ce qui aurait impliqué pour l’Autorité Palestinienne qu’elle devienne un véritable mouvement de résistance, au contact du peuple. Mais elle n’a pas choisi cette voie. Et aujourd’hui, nous en sommes arrivés à cette situation dans laquelle la seule opposition entre occupant et occupé qui demeure, c’est l’opposition entre le peuple palestinien et l’État d’Israël, avec une Autorité qui regarde tout cela de l’extérieur, une Autorité spectatrice qui ne veut qu’une chose, récupérer son pouvoir à tout prix.
- Quelle stratégie, aujourd’hui, permettra de reconstruire un mouvement palestinien fort ?

La résistance, pour toutes les raisons que nous avons évoquées, est aujourd’hui dans une situation très difficile. Mais même dans cette situation difficile, on peut voir qu’elle continue d’avoir quelques impacts, notamment en Israël, que ce soit l’instabilité sociale grandissante ou la crise économique qui les frappe depuis plusieurs mois. Il faut construire des bases pour que la résistance continue et qu’elle devienne de plus en plus forte. Cela implique plusieurs choses : tout d’abord il faut construire une résistance populaire, ouverte à tous, dans laquelle l’ensemble de la population trouverait sa place. Et pour ne pas que se reproduisent les erreurs du passé, c’est à dire pour ne pas que le peuple se sacrifie et que seule la bourgeoisie en tire les bénéfices, il est essentiel de ne pas séparer résistance contre l’occupation et combat pour la démocratie. Il convient aujourd’hui de reconstruire une OLP forte et démocratique, seule instance qui pourrait représenter les intérêts de toute la population palestinienne, y compris les réfugiés. Il s’agit de combiner une unité « par le bas » et une unité « par le haut ». Le deuxième élément fondamental est de ne jamais oublier que notre lutte doit être replacée dans le contexte international, et donc dans le système impérialiste mondial. Israël est un État dont le rôle essentiel est de protéger les intérêts de l’impérialisme dans la région. Cela a des résonances fortes avec la situation de l’Afrique du Sud au moment de l’Apartheid. Notre lutte est fondamentalement anti-impérialiste, la question palestinienne est aujourd’hui au cœur des problèmes mondiaux, c’est pourquoi nous devons construire une résistance qui soit en lien avec les mouvements anti-impérialistes du monde entier. La solidarité dont nous avons besoin est une solidarité anti-impérialiste, je pense ici notamment à ce mouvement anti-globalisation qui s’est développé ces dernières années. Si nous voulons réussir, nous devons construire une résistance populaire certes, mais aussi ne jamais séparer le local et le global et avoir conscience que notre lutte s’intègre plus largement aux luttes contre l’impérialisme et contre la globalisation capitaliste, auxquelles nous devons nous adresser.

- Nous avons parlé de la stratégie. Quid du projet politique ?

Au FPLP, nous ne pensons pas que la solution de « deux états pour deux peuples » soit une solution viable. Même si nous parvenions à satisfaire cette revendication, le problème serait loin d’être réglé, en premier lieu car l’État d’Israël continuerait d’exister tel qu’il est. Et surtout, deux questions majeures se poseraient : Que fait-on des réfugiés ? pour nous, la question du droit au retour des réfugiés, qui représentent plus de la moitié des Palestiniens, est une question fondamentale, dans la mesure où le droit au retour est un droit inaliénable. Or avec la solution « deux États pour deux peuples », on exclut de fait les réfugiés. Il est en hors de question qu’ils vivent en Cisjordanie ou à Gaza... Vous le voyez, le principal problème demeure. Que deviennent les Palestiniens de 1948 ? Le problème est également d’importance, dans la mesure où ils sont plus d’un million et qu’ils sont avant tout des Palestiniens et qu’ils vivent eux aussi l’oppression de l’État d’Israël. Je ne m’étendrai pas mais vous le voyez, la solution des deux États ne peut être, au mieux, qu’une solution temporaire. Une solution réelle au conflit devrait répondre à trois données fondamentales : la fin de l’occupation, le retour des réfugiés, et l’établissement d’un pouvoir réellement démocratique sur l’ensemble de la Palestine historique. Quand on se rapporte à l’histoire, c’est la seule solution légitime. Et surtout, comme je le disais tout à l’heure, nous devons envisager la solution au niveau international. De ce point de vue aussi, seul l’établissement d’un vrai pouvoir démocratique sur l’ensemble de la Palestine du mandat pourra répondre à nos aspirations. Bien sûr c’est une réponse qui elle, attaque de front l’impérialisme au niveau mondial, et bien entendu les impérialistes ne l’accepteront jamais. Cela signifie que notre résistance va se poursuivre, qu’elle connaîtra des hauts et des bas, mais il est évident que pour parvenir à nos fins nous aurons besoin de temps. Et de soutien. Mais je crois que l’émergence du mouvement anti-globalisation est un signe éminemment positif. De plus votre présence ici et le fait que nous nous soyons rencontrés me fait dire que, même si la période actuelle est difficile, l’avenir n’est peut-être pas aussi sombre.

Entretien réalisé par Julien Salingue


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