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Armis Bella Non Venenis Geri
J’ai entre mes mains 6 images horribles de l’autopsie de 6 guérilleros des HPG qui ont été tués avec des armes chimiques le 23 août 2003 par l’armée turque dans la zone de Besiri (province de Batman) au Kurdistan Nord (Turquie du sud-est.) Vous ne les aimerez pas. Votre estomac peut en être bouleversé. Vous pouvez même vous évanouir. Avez-vous déjà vu ce que des agents chimiques de type vésicant (c’est-à-dire du style gaz moutarde) font à un corps humain ? Si ce n’est pas le cas, et si vous pouvez regarder des images vraiment horribles, alors vous avez maintenant la possibilité de le voir.
Ces images sont libre de droits si vous en indiquez la source et si vous ne les manipulez pas. Ces images sont accessibles via un mot de passe, ce mot de passe est « CHEMICAL », écrit en majuscule.
http://dozame.org/blog/cw-attack-august-23-2003/
D’après moi les guérilleros ont été tués par des agents chimiques du type vésicant, probablement du gaz de moutarde (que nous appellerons dorénavant "HD") mélangé à de l’arsenic liquide (comme le Lewisite, dorénavant appelé "L").
Les corps montrent une grande quantité de blessures nécrotiques, ce qui se produit lorsque les boursouflures et cloques produites par les HD se rompent. La gangrène, la perte de la peau et une nécrose considérable peuvent également être provoquées par L. Les poitrines apparaissent comme brûlées au troisième ou au quatrième degré, et les dommages faciaux sont les mêmes pour tous les guérilleros. Les yeux se sont abaissés ce qui est habituellement provoqués par L. Les poils de barbes et les cheveux sur la tête ne sont pas brûlés, une indication qui exclut l’utilisation de bombes conventionnelles qui auraient produit une flamme lors de leur explosion.
Les corps ont été endommagés sévèrement par les agents chimiques, mais je ne peux pas exactement identifier par lesquels ou par quel mélange. Les corps ont été déterrés un jour après qu’ils aient été enterrés par les soldats turcs et les photos ont été prises le même jour que leur exhumation. Combien des lésions visibles sont dus à l’évolution post mortem des corps ? Y a-t-il une décomposition à prendre en compte ? J’ai une demande à faire à mes lecteurs. Si vous avez des connaissances en armes chimiques, ou si vous connaissez quelqu’un qui en possède, ou si vous pouvez fournir ces images à un expert (peut-être un médecin légiste) pour une évaluation, contactez moi pour me communiquer ces résultats. Je voudrais également votre analyse si vous pensez que ceci a pu avoir été provoqué par autre chose que des armes chimiques. L’adresse de contact est ici : http://dozame.org/blog/contact-me/
Les 6 guérilleros sur les photos ont été tués le 23 août 2003. Un villageois, qui reste (tout naturellement) anonyme, a témoigné à l’agence de presse Kurde DIHA que les corps avaient été emballés et mis sur son tracteur par des commandos turcs en tenues spéciales de protection. Le villageois a alors été forcé de conduire les corps au cimetière de Besiri, escorté par des véhicules militaires turcs entourant son tracteur. Les corps n’ont pas été enterrés dans des tombes séparées, mais ont été jetés deux par deux dans deux fosses qui avaient été déjà ouverts par la municipalité de Besiri sur ordre des militaires turcs. Les corps n’ont pas été nettoyés, ils n’ont pas été couverts et aucune prière n’a été donnée aux morts. Avec d’autres mots, aucun rite funèbre approprié ne leur a été rendu.
Le même jour, des familles Kurdes outragées ont fait pression à Besiri sur le procureur en chef turc de la ville pour qu’il leurs donne les corps des guérilleros morts. Les familles ont réclamé les corps comme si c’étaient ceux de leurs propres enfants, et ceci bien que les guérilleros n’aient été liés à aucune de ces familles. Davantage de pression des familles Kurdes le jour suivant a forcé les autorités turques à déterrer les corps et à les leur. Les guérilleros ont été transportés à Yavuz Selim à Batman où leur ont été donnés les rites funèbres appropriés et une cérémonie funèbre.
14 guérilleros des HPG ont fait face au même destin le 25 mars 2006. Un garde paramilitaire de village a parlé à DIHA et leur a donné son exposé de ce qui s’était produit. Il a participé à des opérations dans la province de Mus avec principalement des commandos turcs et des gardes de village Kurdes collaborateurs. Un informateur guidait les militaires turcs vers les guérilleros du PKK. Les militaires turcs sont parvenus à localiser les guérilleros et deux jours de combats ont suivi. Les guérilleros ont été divisés en deux groupes. Un des groupes a été entouré par les commandos turcs, qui ont estimé que les guérilleros étaient à cours de munitions. Après deux jours, et bien que les tirs des guérilleros ait baissé en intensité, des attaques aériennes ont été commandées. Le garde de village a vu que l’Armée de l’Air turque a laissé tomber quelque chose qu’il a appelée comme une "certaine substance chimique." Les commandos turcs ont alors progressé vers le haut revêtus de combinaisons spéciales de protection et se sont mis à rechercher les corps morts. Les corps avaient des taches gonflées rouges sur tout le corps quand ils les ont rapportés, a encore dit le garde de village à DIHA.
Les familles des guérilleros morts ont récupéré les corps auprès des militaires turcs et ont été témoins des dommages provoqués par les agents chimiques. Les nouvelles au sujet du destin des guérilleros se sont sues rapidement et les Kurdes, en commençant à Amed (Diyarbakir), se sont rendus dans les rues pour protester contre ces atrocités. Le peuple kurde était non seulement révolté par le fait que les guérilléros avaient été attaqués alors que le PKK avaient observé une semaine de « silence » pour ne pas prêter le flanc à des provocations violentes turques lors du Newroz, mais aussi par le fait que les guérilléros avaient été tués avec la technique la plus indigne qui puisse être employée par une force militaire : celle des armes chimiques. Les forces de sécurité turques sont parvenues à tuer 15 civils Kurdes pendant les protestations, parmi elles plusieurs enfants.
Est-ce que maintenant, la fureur des populations Kurdes du Kurdistan Nord vous semble plus raisonnable ? Vous rendez-vous compte de la façon dont ont a trahi et humilié les Kurdes par le silence du monde et parfois du fait de leurs propres pairs dans d’autres parties du Kurdistan ? Comment pensez-vous que ces personnes se sentent quand 150 Kurdes sont attaqués, battus et arrêtés, dans Suleymani (Kurdistan Sud, Nord de l’Irak) par des forces du PUK (Union Patriotique du Kurdistan, au pouvoir) ; quand ces 150 Kurdes étaient en marche juste sur leur propre terre (et censément libérée depuis la chute de Saddam) protestant contre les militaires turcs qui utilisent des armes chimiques contre eux ? Vous pensiez presque que ces 150 Kurdes avaient protesté dans les rues d’Ankara et avaient été attaqués par la police turque !
Ouvrez les yeux ! Les criminels sont là. Si vous ne pouvez pas ou ne voulez pas les voir, faites nous au moins une faveur et faites un pas de côté, cessez de nous diffamer et laissez la lutte aux vrais Kurdes.