Lettre ouverte Giuseppe Maj, prisonnier politique du (nouveau)PCI.
Madame - Monsieur,
je demande votre attention sur la question frauduleuse de l’Instruction dont moi et d’autres sommes l’objet dès 27 juin 2003. Depuis pas mal de temps je cherce inutilement d’activer le contrôle de la Chambre de l’Istruction de Paris sur la gestion frauduleuse dont j’accuse le Juge de l’Instruction, M.Gilbert Thiel, membre de la tout-puissante Section Anti Terrorisme. Je dénonce enfin la violation dans notre procédure, dès 2003, de la loi qui fixe la présomption d’innocence et le caractère exceptionnel de la détention provisoire.
L’éclatement de l’Affaire d’Outreau a mis au grand jour une machine à broyer les gens qui n’ont pas de relations sociales de haut niveau et surtout ne disposent pas d’argent en quantité suffisante pour acheter les services professionnels d’avocats chevronnés : une machine infernale mise au point pour étouffer des opposants politiques et sociaux, pour innocenter des coupables haut placés et bien lotis, pour produire des boucs émissaires, pour écraser des petites gens.
Voilà dix preuves "graves et concordantes" de la gestion frauduleuse de mon Instruction.
1. J’ai été mis en examen le 27 juin 2003 par M.Gilbert Thiel pour association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme. Après 32 mois d’enquêtes et d’expertises, le Juge de l’Instruction n’a pas encore inscrit au Dossier ni une preuve ni un indice de préparation ou de projet d’actes de terrorisme. Seulement des preuves de détention et de fabrication de faux papiers, comme il y eu avait déjà le 27 juin 2003. Mais l’intime conviction du Juge persiste.
2. De toute évidence l’intime conviction du Juge se fonde seulement sur les déclarations des Autorités Italienes qui n’ont ni lancé un mandat d’arrêt ni demandé l’extradiction. Même du Dossier il résulte que les Autorités Italienes induisent en erreur les Autorités Françaises. Elles déclarent qu’en Italie j’ai été mis en examen plusieurs fois, avec d’autres, pour activités terroristes, mais elles ne disent pas que chaque mise en examen s’est terminée pour tout le monde par une ordonnance de relaxe ou de non lieu. Elles transforment leur persécution illégale et frauduleuse contre mon organisation, le (nouveau)Parti communiste italien, en indice de ma culpabilité.
3. Dès mon interpellation le 23 juin 2003 et lors de ma première presentation au Juge de l’Instruction le 27 juin 2003, j’ai déclaré qui je détenais de faux papiers pour contourner la pérsecution illégale et fraudulense que les Autorités Italienes conduisent dès 1981 contre le (nouveau)Parti communiste italien. Le Juge d’Instruction n’a jamais enquêté sur le bien-fondé de ma déclaration, bien que j’aie déposé au Dossier la documentation de la persécution.
4. Le 24 juillet 2003 les Autorités Françaises ont confié aux Autorités Italienes tout le materiel qu’elles avaient saisi chez moi à Villejuif (52, rue Anatole France) le 23 juin 2003, sauf le materiel strictement liè à la détention ou à la fabrication de faux papiers. Pourtant le Juge d’Instruction m’avait mis en examen le 27 juin 2003 (donc en juin un mois avant) pour association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme. Cette accusation était donc seulement un escamotage frauduleux pour légaliser ma détention à la demande des Autorités Italienes, prolongation de leur longue persécution du (nouveau)Parti communiste italien.
5. Le Juge d’Instruction n’a ouvert aucune procedure pour le vol d’argent dont j’ai été victime pendant la perquisition des polices française et italienne le 23 juin 2003 chez moi à Villejuif (52, rue Anatole France), que pourtant je lui ai notifié plusieurs fois.
6. La procédure française de 2003 contre moi et d’autres a été déclanchée par une procedure du Parquet de Naples (Italie) et par une procédure du Parquet de Bologne (Italie) : les deux contre moi et d’autres, pour activités terroristes. Il n’a pas non plus tenu compte que les Autorités Helvetiques, pourtant sollicitées par le Parquet de Naples, ont refusé de donner leur assistance judiciaire à la procedure de Naples. J’ai pourtant signalé au Dossier le refus des Autorités Helvétiques.
7. Le Juge d’Instruction n’a jamais répondu à l’instance de non-compétance que j’ai deposée en octobre 2003.
8. Du 20 décembre 2003 au 24 décembre 2004 j’ai été en liberté sous contrôle judiciaire, suite à l’arrêt rendu le 19 décembre 2003 par la Chambre d’Instruction contre l’avis du Juge d’Instruction. Tout le long de cétte période le Juge de l’Instruction n’a accueilli aucune de mes demandes de changer d’habitation, de me deplacer en Ile-de-France pour raisons de travail, d’aller en vacance. Dans un premier temps il m’avait interdit même de me rendre à Paris, au cabinet de mon avocat. A cause de cet acharnement du Juge d’Instruction, en état de nécessité j’ai violé les conditions du contrôle judiciaire : même aux militaires la loi reconnait le droit (et le devoir) de violer un ordre injuste. En particulier je ne pouvais pas continuer à habiter chez M.Bourgain, Maire de l’Ile St.Denis, qui m’avait gentiment hébergé et dont j’ai dérangé la vie familiale pour 12 mois. Le Juge d’Instruction violait l’esprit de la decision de la Chambre d’Instruction. Il punissait la famille Bourgain qui avait eu le courage citoyen de m’héberger. Il condamnait la famille du Maire de l’Ile St.Denis à m’héberger pendant des années : l’Instruction ne progressait pas, aucun interrogatoire aprés octobre 2003, tout le long de 2004.
9. Le Juge d’Instruction me reproche d’avoir prêté à M. Ramon Teijelo, membre du Parti communiste espagnol (reconstruit), un appartement pour la fabrication de faux papiers, bien que du Dossier il résulte clairement que je n’ai jamais été ni propriétaire ni locataire de l’appartement (Paris, 7 avenue de Charonne) auquel il fait référence.
10.Les entraves à l’accès au Dossier, le refus (sans la motivation écrite prescrite par la loi) de livrer des permis de visite même aux membres de ma famille, les delais deraisonnables (jusq’à quatre mois et plus) avec lesquels il livre mon courrier (à l’arrivée et au départ), montrent que le Juge d’Instruction ne respecte pas la loi de la presomption d’innocence et confirment son acharnement : il n’applique pas la loi, il fait la loi.
En conclusion je signale la reconstruction du marchandage entre Autorités Italiennes et Autorités françaises décrite dans le pamphlet "Génération Battisti" de M.Guillanme Perrault, journaliste au Figaro (Plon, octobre 2005) pages 70-73 et 188 note 8. Ce marchandage a été à l’origine de ma mise en examen. Ce marchandage explique les anomalies de la gestion de l’Instruction. Les Autorités Italienes veulent profiter de la longueur de la détention provisoire en France (36 mois au lieu de 12 en Italie) pour entraver plus gravement l’activité du (nouveau)Parti communiste italien et les Autorités Françaises leur rendent service.
Je vous remercie de votre attention et je vous demande de faire tout ce que vous pouvez pour arrêter et affacer la machine infernal qui en France soumet les couches populaires à tout abus des autorités.
Giuseppe Maj
Pour contacter, vous pouvez vous adresser aussi à : liberteprisonniers.npci@yahoo.fr
Comité d’Aide aux Prisonniers du (nouveau)Parti Communiste Italien
Bulletin n.4 - 22.02.06