L’Argentine refuse toujours le droit à un jugement en appel aux 13 prisonniers politiques condamnés à perpétuité.
Le congrès argentin continue à repousser le débat sur le droit à un nouveau jugement pour les 13 prisonniers condamnés à perpétuité, et ce malgré les demandes de l’OEA, d’organisation de défense des droits de l’Homme et de gouvernements étrangers. L’état de santé des prisonniers est aujourd’hui plus que préoccupant...
Seconde grève de la faim en réponse à une promesse gouvernementale non tenue.
Les prisonniers de la Tablada ont été condamnés à perpétuité pour l’assaut d’une "caserne" militaire.
Ils souhaitent pouvoir exercer le droit d’appel, reconnu comme droit fondamental. De plus, des organisations de défense des droits de l’Homme ont décelé, et dénoncent plusieurs irrégularités commises lors du procès qui les a condamnés.
Les prisonniers ont débuté une grève de la faim en juin 2000. Au 46ème jour de leur action, ils ont recommencé à s’alimenter suite à un accord avec le gouvernement. Celui-ci promettait d’étudier la modification de la loi afin de permettre un jugement en appel. Après avoir repoussé à plusieurs reprises cette décision, le 5 septembre 2000, les 13 prisonniers ont décidé d’initier une nouvelle grève de la faim.
Le gouvernement argentin ne tient pas compte des demandes de l’OEA, d’organisations de défense des droits de l’Homme et de gouvernements étrangers.
La Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme a recommandé à l’Argentine "d’adopter les mesures nécessaires pour un effectif droit d’appel". Le gouvernement argentin -qui devrait mettre en adéquation ses lois nationales aux Pactes Internationaux - est resté sourd à cette demande. Les pressions de l’Organisation des Etats d’Amérique (OEA), des associations de défense des droits de l’Homme et de gouvernements étrangers sur le gouvernement argentin n’ont eu aucun effet à ce jour : le droit à un nouveau jugement en appel est toujours refusé aux 13 prisonniers politiques argentins condamnés à perpétuité à la suite des événements de la Tablada. Voici ce que déclare Gofforian, prisonnier gréviste de la faim :
"De la Rua a agi jusqu’à ce jour comme l’ex-général Videla, en ignorant les réclamations de la CIDH de l’OEA. Il nous laisse mourir. J’espère que de la Rua ne rivalisera pas avec Tatcher. (NDT : il fait ici référence au cas des prisonniers irlandais)
Nous avons l’espoir de ne pas en arriver jusque là, et que pour le bien de tous, il opte pour la Loi. Nous ne demandons aucun privilège : notre objectif est qu’il respecte les droits fondamentaux de la Constitution et des Pactes Internationaux incorporés à notre droit national. Si nous gagnons, ce sera le triomphe de l’Etat de droit sur les résidus de l’autoritarisme et le triomphe de la démocratie, de tous."
Le 29 décembre 2000, après 116 jours de grève de la faim, le président De la Rua signa le décret de réduction de peine pour les prisonniers. 10 des 12 grévistes en bénéficient, le leader du Mouvement tous pour la Patrie, Enrique Gorriarán Merlo, ainsi que son ex-femme Ana María Sívori en sont exclus, car ils ont déjà bénéficié d’une seconde instance de jugement.