Après l’exécution de Homayoun Keyhawoussi par la Brigade Reza Rezavi les Brigades Internationales communiquent :

 Homayoun Keyhawoussi n’était pas un simple secrétaire d’ambassade mais un représentant important de la SAVAK en France.

La SAVAK, police politique officielle, est la véritable Gestapo du Shah. La SAVAK contrôle toute la vie des iraniens ; les syndicats officiels, la presse, l’entrée à l’université, la justice, le travail, l’éducation. Mais 1a SAVAK est plus particulièrement chargée de la répression des opposants et de la torture :

 simulacre d’exécutions
 fouettage de la plante des pieds durant des heures.
 arrachage des ongles.
 bouteilles d’eau bouillante introduite dans l’anus
 injection de toxiques (cardiazol) provoquant des spasmes
 poids suspendus aux testicules
 fractures des bras et des jambes, recommencées dès la consolidation des membres
 Chocs électriques (cf le Shah : « il faut électriser les testicules de l’opposition »)
 prisonniers attachés sur des réchauds électriques,ce qui provoque la brûlure des poumons, et la paralysie par atteinte de la moelle épinière
 pour ceux qui ont résisté à tous ces traitements : tortures sur leurs familles devant leurs yeux, vivisection des enfants en bas age devant les parents, assassinat de camarades devant les militants, viols de femmes devant leurs maris, etc.

Voila les méthodes « les plus sophistiqués mises au point par nos services pour faire passer aux aveux » dixit le Shah.

La SAVAK à l’ étranger file, fiche, intimide, tabasse ou menace les étudiants opposants au régime iranien. Les ambassades du Shah couvrent ce genre d’activités avec la complicité des polices (cf 22 étudiants iraniens expulsés de France pour avoir occupé pacifiquement les locaux de l’agence de presse iranienne !) La SAVAK fiche légalement les membres des partis de gauche qui ont des contacts avec les iraniens à l’étranger.

Quel est donc ce régime idéa1 avec lequel Giscard se sent tellement d’affinités ?

Un des régimes les plus ignobles de l’histoire mais, à la différence du fascisme, sans appui dans aucune classe du peuple iranien Il y a malgré tout de fortes ressemblances :

 Régime de parti unique "Résurrection Nationale » obligatoire pour tous. Et pour les opposant, le choix entre la prison et l’exil. La nouvelle loi de juridiction militaire précise : toute personne qui organise, dirige ou participe à un groupe d’idéologie collectiviste, ou simplement opposée au régime de monarchie constitutionnelle en Iran ou à l’étranger sera condamnée à la réclusion à vie et exécutée s’il est fait usage d’armes ou d’explosifs... Toute personne convaincue d’avoir encouragé ou incité à la contestation par quelque moyen que ce ce soit, sera condamnée à la réclusion à vie, et exécutée si cette incitation a entraîné l’assassinat... Toute personne qui se présente aux autorités et leur assure sa collaboration avant la découverte d’un complot, ne sera pas condamnée. Les peines seront diminuées pour les personnes qui, après la découverte d’un complot, apporteront aide et informations aux autorités responsables (il y a actuellement des milliers d’indicateurs en Iran).
 Le culte du « Führer » successeur de Cyrus, bâtisseur génial, soleil des aryens, centre de l’univers (sic).
 Exécution des intellectuels opposant : les écrivains Ale Ahmad, Behrangui, le théoricien Khoudji, le poète Golesorkhi, le cinéaste Danechian, le dirigeant politique Djuzani...
 Interdiction de tous les partis, syndicats et organisations traditionnelles.
 une presse entièrement muselée par la censure
 Les tribunaux militaires sans aucune existence légale, contrôlés par la SAVAK, y jugent à huis-clos et rendent inévitablement les mêmes sentences décidées à l’avance. La défense n’a aucun droit : les avocats militaires sont emprisonnés quand ils veulent défendre les accusés.
 Un chiffre de 100.000 prisonniers politiques suivant Amnesty International. Le Shah déclare à ce sujet : « Nous n’avons pas de prisonniers politiques. Les seuls prisonniers sont des marxistes, des communistes et des terroristes »
 Quant au prétendu « bien-être pour tous » apporté par la Révolution blanche et la réforme agraire, la réception de Persépolis en 74 a montré clairement ce qu’il en était : luxe de débauche dans la classe supérieure, misère noire pour le peuple (54%. des ménages se situent en dessous du seuil de la pauvreté)
 Au niveau international, quel est 1e rôle de l’Iran avec lequel Giscard se reconnaît une identité de vue ?
 Un des plus grands producteurs de pétrole, au service des USA et des occidentaux, fort de son hégémonie dans l’OPEP il brise le blocus des autres pays producteurs de pétrole
 le gendarme du golfe Persique (la meilleure flotte d’hovercrafts du monde, capable d’intervenir en moins de 25 mn en un point quelconque du Golfe.
 des ambitions expansionnistes, visant à reconstruire le « Glorieux Empire Perse » (l’Iran centre et origine de toutes les civilisations
 un rôle très hostile vis à vis des Palestiniens au Moyen Orient.
 Des agressions militaires contre 1es guérilleros des mouvements de libération d’Oman.

Un armement ultra-sophistiqué, parfois plus que celui des américains et une armée dont 1’effectif en hommes, blindés et aviation doublera celui de la Grande Bretagne en 78.

Des relations militaires étroites et des échanges constants avec Israël et l’Afrique du Sud visant à reconstruire un nouvel axe fasciste, pour contrôler l’ensemble de l’Afrique et du Moyen Orient

La SAVAK a été créée avec l’aide directe de la CIA et du Mossad israélien. Qu’a été faire Giscard en Iran ?

 Apporter au régime meurtrier du Shah, 2 centrales nucléaires et un centre de recherche qui lui assureront la bombe atomique à court terme
 Apporter une caution morale à ce ce régime ignoble et barbare.
 Garantir le silence de la presse française sur la répression en Iran
 Rechercher en contre-partie une aide économique (des investissements) pour lutter contre l’inflation,
 Se rapprocher encore plus étroitement de l’axe Téhéran - Tel-Aviv - Pretoria (après la vente de réacteurs nucléaires à 1’Afrique du Sud pour 1es intérêts militaires et économique dans cette région du globe.

Les français anti-fascistes doivent s’opposer à de telles complicités, ils sauront dénoncer le soutien de Giscard à la barbarie fasciste iranienne. Etant donné le peu d’attention que le gouvernement réactionnaire peut attacher à la volonté populaire il devient urgent pour les démocrates les plus conséquents d’agir pratiquement pour briser le soutien économique et diplomatique aux bourreaux du peuple iranien. Face au développement du véritable terrorisme international qu’est la coordination des pratiques répressives et policières des régimes réactionnaires, les révolutionnaires de ce pays, dignes de ce nom sauront agir matériellement contre les agents de la répression internationale.

Malgré la répression 1e Shah rencontre une opposition de plus en plus forte : lutte armée menée par l’organisation des Guérilleros Fédayns du Peuple et par l’Organisation des Combattants du Peuple Iranien, grèveset manifestations ouvrières se développent dans tout le pays.

Reza Rezavi était un militant de l’OCPI. Après avoir été torturé une première fois par la SAVAK il réussit à s’évader, il est assassiné le 16 juin 1973. Il est donc un symbole d’une lutte qui n’est pas près de s’arrêter. Comme le disent ces vers persans : « Chaque nuit ils éteignent une étoile, pourtant le ciel désolé en est toujours submergé"

Brigades Internationales

3 novembre 1976