Le 31 mai, nous avons fait exploser les quatre transformateurs de la sous-station de Dunsmuir sur l’île de Vancouver.
Cette sous-station fait partie d’un projet de construction d’une ligne à haute-tension d’un coût de mille milliards de dollars (C.), reliant Cheeky à Dunsmuir et construit par la Hydro B.C. Ce projet une fois achevé devrait fournir l’électricité pour un programme de développement industriel planifié pour l’île de Vancouver. Nous sommes opposés à ce développement industriel futur et à toute expansion du réseau électrique facilitant ce développement.
Nous rejetons à la fois la destruction écologique et l’oppression humaine inhérentes aux sociétés industrielles à l’Ouest et à la machine communiste à l’Est. Durant les deux siècles passés, la civilisation industrielle n’a pas cessé de violer et de mutiler la terre, d’exterminer les autres espèces à une vitesse de plus en plus grande. Nous affirmons que cela est injuste et que les créations d’emplois, le progrès, les niveaux de vie, rien de cela ne justifie suffisamment l’horrible préjudice causé.
Dans cette province déjà, la moitié des forêts ont été rasées et de nombreuses rivières ont été obstruées. Les vallées sont défigurées par les autoroutes et les lignes à haute tension. Les estuaires sont empierrés et pollués, l’eau est empoisonnée, les usines et les mines rejettent des fumées nocives ; et les pollutions atomiques, les pluies d’acide vont bientôt pleuvoir sur nous.
Non seulement nous nous opposons à toute destruction écologique future, mais nous nous opposons également à l’oppression humaine qui résulte des systèmes économiques fondés sur le pouvoir et le profit. En fait, la destruction écologique est directement liée aux formes d’oppression humaine telles que le sexisme, le racisme, la hiérarchie et l’impérialisme. La volonté de pouvoir, l’intensification de la souffrance de l’autre et le besoin de se sentir supérieur sont les liens sinistres qui unissent toutes ces relations d’oppression humaines.
Des siècles de patriarcat et d’impérialisme ont créé des relations oppressives de domination que la plupart des sociétés et leurs institutions légitiment. Le résultat est qu’aujourd’hui les gens ont intériorisé ces caractéristiques. Cependant, ceci ne remet pas en question l’entière responsabilité des classes dirigeantes qui contrôlent et dirigent ces institutions.
Ces mêmes classes dirigeantes et les sociétés multinationales qui détruisent sans cesse l’environnement, contrôlent également les dictatures répressives et les gouvernements à façade démocratique à travers tout le monde capitaliste. La répression et l’exploitation économique qui en résultent sont les conséquences inévitables de sociétés fonctionnant dans le seul but d’augmenter les profits et les demandes croissantes d’une économie de monopoles.
A l’intérieur du monde capitaliste, un nombre dé plus en plus important de mouvements de libération ont créé des situations dans lesquelles les sociétés industrialisées ne peuvent dépendre plus longtemps pour leur approvisionnement en matériaux stratégiques, de régions potentiellement « instables - de ce qu’on appelle le Tiers-Monde. Ainsi durant les années 70 et
maintenant dans les années 80. les sociétés industrialisées. essaient de devenir moins dépendantes au niveau des ressources énergétiques de ces régions, en exploitant le charbon, le gaz, l’énergie nucléaire ainsi que les ressources de régions qui présentent des gages de sécurité internationale : le Canada réunit aujourd’hui ces conditions.
Le rôle du Canada historique a toujours été de fournir au monde industrialisé des ressources bon marché. Comme ce rôle devient de plus en plus critique au niveau international, le développement de méga-projets de production d’énergie et d’exploitation des ressources du Canada est devenu une priorité du gouvernement. De même qu’ils remplissent une fonction stratégique au sein de l’économie capitaliste internationale, les capitalistes canadiens voient en ces méga-projets un moyen de dépasser la crise économique nationale dans l’avenir.
Nous devons rendre cet endroit hostile et inhabitable pour les capitalistes et leurs projets. Ceci est la meilleure contribution que nous puissions apporter pour protéger la terre et lutter pour une société libérée.
Direct Action