ETA, organisation socialiste révolutionnaire basque de libération nationale, assume la responsabilité des attentats suivants :
L’action du 15 mai, à Beasain, contre l’entreprise Estanterías Eun SA, pour son refus d’apporter une aide économique à la libération du Pays basque. L’engin explosif posé au siège de l’entreprise a causé des dégats matériels.
L’action du 15 mai, à Bergara, contre l’entreprise Bernardo Ecenarro SA, pour son refus d’apporter une aide économique à la libération du Pays basque. L’engin explosif posé au siège de l’entreprise a causé des dégats matériels.
L’action du 15 mai, à Soraluze, contre l’entreprise Industrias Goi SA, pour son refus d’apporter une aide économique à la libération du Pays basque. L’engin explosif posé au siège de l’entreprise a causé des dégats matériels.
L’action du 15 mai, à Elgoibar, contre l’entreprise Felix Gabirondo SL pour son refus d’apporter une aide économique à la libération du Pays basque. L’engin explosif posé au siège de l’entreprise a causé des dégats matériels. Cependant, l’objectif de l’action était l’entreprise José Lazpiaur SA située juste à côté.
L’action du 22 mai, à Zarautz, contre l’entreprise Aiten-Etxe Jatetxea SL pour son refus d’apporter une aide économique à la libération du Pays basque. Cependant, l’engin explosif déposé au siège de l’entreprise a été désamorcé par les forces de police.
L’action du 22 mai, à Zarautz, contre les patrons de Comunicación Gráfica Otzarreta SA José Manuel, José María, Francisco Javier y Benigno Guesalagala Múgica, pour leur refus d’apporter une aide économique à la libération du Pays basque. L’engin explosif déposé dans la maison des patrons a causé des dégats matériels.
L’action du 25 mai, à Madrid (Espagne), contre les intérêts économiques de l’Espagne. La voiture piégée placée dans le quartier d’affaires Aragon a causé des dégats matériels.
L’action du 28 mai contre le Valle de los Caídos, le plus grand symbole des fascistes d’Espagne, au moyen d’un engin explosif.
L’action du 10 juin, à Zaragoza (Aragón), contre l’infrastructure et les intérêts économique de l’Espagne, au moyen de deux tirs au lance-grenade sur l’aéroport de Zaragoza. L’explosion d’une grenade a causé des dégats matériels.
D’autre part, ETA veut faire connaitre au peuple basque le contenu de sa réflexion sur la situation politique actuelle que vit le Pays basque :
1. Au Congrès des Députés s’est joué le sort des campagnes du Pacte Antiterroriste qui était né avec l’objectif d’en finir avec la lutte de libération basque. La dissolution du Pacte Antiterroriste montre clairement que la politique d’illégalisation menée contre la gauche indépendantiste a échouée et a été vaincue, politiquement et socialement. Les Députés continueront avec la politique d’illégalisation et poursuivront leur tentative de marginalisation de la gauche indépendantiste, mais leur stratégie n’a pas atteint les objectifs politiques prévus. Le seul résultat qu’ils ont obtenu a été plus de souffrance et la prolongation de l’affrontement.
2. La raison de l’échec du Pacte Antiterroriste est la capacité de résister et d’avancer qu’a montré la gauche indépendantiste pendant des années. Une fois de plus, la gauche indépendantiste a renversé les pronostiques, comme le démontre le soutien reçu de la part des citoyens lors des élections dans la Communauté Autonome Basque. Ses plus grands ennemis ont été obligés de reconnaître la bonne santé et la consolidation de la gauche indépendantiste.
Ils ont frappé la gauche indépendantiste, ils ont tenté de la faire tomber en miettes et cela, de San Gil à Zabaleta, tous ont agit contre elle. Cependant, une nouvelle fois, la projection précise du projet populaire qu’elle représente a été mis en évidence. En plus de la fermeté, la gauche indépendantiste a été capable de montrer sa volonté de compromis et sa responsabilité par rapport au présent et au futur du Pays basque, au moyen d’une proposition de construction nationale qui mettra fin au conflit politique. L’initiative de la gauche indépendantiste a ouvert de nouvelles possibilités.
3. Le Pacte Antiterroriste a échoué, mais la politique de répression contre le Pays basque continue. Malgré les “nouvelles façon de faire la politique”, les pseudo-mouvements et les apparences, alors que plus d’un an s’est écoulé depuis que le PSOE est arrivé au Gouvernement espagnol, les attaques contre le Pays basque et la stratégie répressive n’ont pas cessé une minute. De même, des pas ont été accomplis qui nous rappellent les temps les plus obscurs de Gonzalez. Ils doivent savoir qu’avec la torture, avec l’incarcération de militants, avec la dispersion et l’attaque contre les projets populaires, on ne construit pas une solution au conflit. Pas plus qu’avec le séquestrement et l’incarcération de représentants de la gauche indépendantiste. Toutes ces mesures, tous ces agissements, nous éloignent d’un processus de résolution du conflit.
4. Au-delà des discours confus, après les élections dans la Communauté Autonome Basque, le conflit entre le Pays basque et les États reste le même. Et ce, du fait qu’ils continuent à ne pas apporter de réponses aux clefs du conflit. Avant les élections et maintenant, les partis continuent dans une logique où les politiciens professionnels défendent leurs intérêts partisans. Comment répartir les places les plus juteuses et le pouvoir est leur préoccupation majeure.
Cependant, les besoins et attentes du Pays basque sont autres, et une réponse appropriée doit être apportée. Le passé, ainsi que toute réflexion sensée, nous montrent que sans répondre à ces questions clefs, le conflit n’entrera pas dans une phase de résolution. La reconnaissance du droit d’autodétermination sera la clef qui ouvrira la porte de la résolution. C’est le débat ouvert aujourd’hui, et c’est le noeud que les responsables espagnols et français doivent défaire.
5. Ils veulent embrouiller les véritables fondements du conflit. Ils jouent de façon malicieuse avec les aspirations de paix et de liberté de la société, démontrent une attitude irresponsable par rapport au futur. Avec la légitimité que nous confèrent les années de lutte et la claire volonté de parvenir à une résolution, nous voulons dénoncer le fait qu’avec des comportements de ce type, on ne fait qu’aviver le feu.
6. D’autre part, ceux qui demandent à ETA un cessez-le-feu continuent à observer le conflit d’un seul point de vue. La solution au conflit ne viendra pas grâce à des pas unilatéraux. Et plus encore, les demandes unilatérales compliquent le processus de résolution. Quel est l’objectif des demandes de rédition faites par ceux qui parlent de faiblesse ou qui cherchent l’humiliation ? Si nous nous concentrons sur l’attitude dont font preuve les politiciens du Pays basque, nous pouvons dire clairement qu’il leur manque du sérieux et de la maturité pour aborder la solution du conflit politique.
Dans le même temps, les propositions réalisées par la gauche indépendantiste continuent à ne pas recevoir de réponse claire. Le rejet et le torpillage ont été les seules réponses reçues. Avec les tentatives de mise à l’écart. Quels pas ont-ils fait pour aller plus loin que les démonstrations de bonne volonté ? Aucun. Leur seule initiative est de rendre la gauche indépendantiste responsable des actions menées par ETA. Malgré le fait qu’ils aient les mains pleines de sang, malgré le fait de construire un mur avec leurs intérêts et d’envoyer la Garde Civile contre la résolution du conflit, ils accusent ETA de fermer les portes à toute possibilité !
7. Le PNV : d’abord le parti, et ensuite la patrie. Durant tout le processus de formation du Gouvernement de la Communauté Autonome Basque, nous avons vu se faire réalité les pires pratiques politiques du PNV. Le PNV ne voit pas plus loin que les intérêts politiques et économiques des sillons de Ajuria Enea. Il est désireux d’offrir des accords de collaboration avec les mandataires espagnols et a pratiqué des petits jeux contre la gauche indépendantiste... En échange de quelques cravates. Imaz, Ariztondo et les autres ne représentent rien d’autre que la forme moderne du régionalisme. Mais le PNV apparaît comme prisonnier de ses contradictions., parce qu’il n’a pas de projet politique pour le Pays basque. Dans son discours, des concepts comme l’autodétermination ne sont rien de plus que des ornements. Et ,parfois,même pas cela.
Où sont passés les appels pour que la parole soit donnée au peuple ? Et le discours que faisait de la consultation populaire l’étendard de la confrontation avec l’État ? Tellement loin ! Les indices d’un projet politique dévalué qui regarde avec peur le futur sont toujours plus visibles dans les actes et la pensée du PNV. Cependant, ils savent que la main et le courage de la gauche indépendantiste sont totalement ouverts s’il s’agit de construire un processus pour que le Pays basque récupère ses droits.
8. Au milieu de ces réalités, ouvrant le chemin, apparaissent des tentatives sincères d’apporter une solution au conflit, comme le démontre l’Accord Démocratique de Base signé par nombre d’agents basques. Du point de vue de ETA, il appartient avant tout aux agents du Pays basque de mettre en place les bases des opportunités qui se présentent, et d’en être les impulseurs. Et à cela, tous doivent participer, tous doivent faire des pas. Parce que si nous faisons des pas décisifs entre citoyens basques, nous obligerons les États à faire des mouvements et à respecter la parole du Pays basque. Nous avons beaucoup avancé : la clef de la résolution du conflit se trouve dans l’autodétermination. Le fait que le Pays basque prenne la parole et la décision, le fait que les Basques décident de leur futur, sont des concepts toujours plus acceptés. Les citoyens qui adoptent ce point de vue et haussent le ton pour apporter une solution raisonnable au conflit sont toujours plus nombreux. Et, tôt ou tard, cette réalité s’imposera. La solution de vient pas de la répression et de la négation.
Mais l’opportunité de solutionner le conflit est ouverte. C’est possible, par le dialogue et la négociation, en respectant les droits qui nous appartiennent en tant que Basques. Pour cela, il est nécessaire d’ouvrir un processus démocratique sans limites. ETA a montré sa disposition à s’inscrire dans un processus de ce type. Rappelant notre position, nous rénovont notre déclaration d’octobre et croyons que l’Alternative pour une Solution Démocratique est la proposition qui peut apporter la solution juste au conflit.
Reconnaître les droits du Pays basque, et le respect de ce que décident les citoyens basques : telles sont les clefs pour permettre la solution à ce long conflit. Jusqu’à ce que les portes à ces demandes démocratiques du peuple basque soient ouvertes, ETA continuera à lutter pour créer de nouvelles opportunités, sans cesse, et avec la même fermeté que jusqu’à maintenant. Il est de la responsabilité de la gauche indépendantiste de continuer à lutter pour la défense et la construction du Pays basque. En travaillant avec les citoyens qui montrent leur engagement avec le présent et le futur du Pays basque. Parce que la gauche indépendantiste est celle qui assurera une paix et une liberté basées sur le respect des droits du Pays basque. Le futur est dans nos mains ! La solution au conflit, ici et maintenant, c’est possible. Pour cela, il faut construire une paix basée sur la justice.
Pays basque, 14 juin 2005