UN COURRIER DES GEOLES CHYPRIOTES
Cette lettre est sortie sous le manteau. Les lettres et les bouquins qui ont été envoyés à George ont été confisqués. Les événements qui ont conduit George derrière les barreaux sont évoqués dans son courrier et ont été résumés dans le bulletin # 43.Depuis, le harcèlement policier contre les participant-e-s à cette manifestation n’a pas fléchi. Dernier événement en date : l’arrestation, mise en garde à vue, tabassage suffisamment sérieux pour que comme George, cela se finisse à l’hôpital, de Sotiris Marangos. Son procès pour des faits similaires continue. Nous avons reproduit suite à cette lettre le texte d’une affiche en soutien à Sotiris.
" 16 novembre 2002
Je suis otage des prisons de l’Etat chypriote depuis le 27 août 2002. La cour m’a condamné à une peine de 7 mois parce que je me suis rebellé en offrant ma solidarité à ceux et celles qui luttent en Palestine, mais aussi, et surtout, parce que je n’ai pas regretté d’avoir frappé un flic, mon ennemi de classe. J’ai reconnu toutes les accusations dont les protecteurs et complices des assassins sionistes m’ont accusé. Pour me défendre j’ai déclaré que les accusations retenues contre moi étaient discutables et complètement ridicules. La tentative de piquer la casquette d’un flic a été interprétée par les médias comme des un tabassage incessant, à l’aide de vidéos truquées et de faux témoignages de la police.
Bien sûr la tentative de calomnier, d’altérer et de fausser les événements qui se sont tenus le 18 avril devant la villa tachée de sang de ces connards de sionistes ne s’arrête pas ici. Au cours d’une période d’agitation social marquée par des mobilisations internationales contre le massacre dramatique et en constante intensification de la part des dominants (Afghanistan, Moyen Orient et Iraq), la télé et les radios ont présenté les actions des anarchistes et d’autres populations en lutte comme des épisodes honteux.
En plus de persécuter les rebelles, l’Etat chypriote importe des systèmes de surveillance israéliens et a mis a disposition un stade pour l’équipe israélienne de football, afin de maintenir des relations diplomatiques parfaites avec l’Etat d’Israël avide de sang.
Devant la cour, pour ma défense, j’ai déclaré ceci : " La police a concocté ce montage, en ajoutant un maximum d’accusations afin de me calomnier autant que possible. Les flics sont les acolytes de l’Etat et de n’importe quel sorte d’autorité. En ce qui concerne les coups reçus par le chef de la police, je ne considère pas avoir mal agi et je ne demande pas la clémence du tribunal. "
Le juge principal, d’abord surpris, a mentionné que l’on ne pouvait appeler cela une défense (...). Puis, furieux, il a ordonné mon maintien en préventive jusqu’au jour du verdict (4 septembre) en se remémorant le rapport du bureau d’aide social.
4/09/02. Avant de prononcer la sentence le juge, en lisant l’entretien que j’ai eu avec les travailleurs sociaux, a dit : " Dans ses déclarations l’accusé a exprimé ses idées politiques étant donné qu’il a déclaré qu’il se bat pour une société égalitaire et solidaire, sans nations ni classes... " avant qu’il ne finisse sa phrase j’ai levé le poing vers cette cour tant détestée, puis vers l’audience afin d’être face aux camarades qui avaient lutté avec moi, dans l’intention d’assurer à tout le monde dans cette cour, ainsi qu’à toutes celles et ceux qui chaque jour s’enfoncent davantage dans les profondeurs de l’apathie et du désespoir, QUE LE CONSENSUS AVEC L’ETAT TERRORISTE N’EXISTERA JAMAIS.
Enfin, je voudrais exprimer ma solidarité envers le compagnon Sotiris Marangos, qui passe actuellement en procès pour les mêmes faits et envers toutes celles et ceux qui se rebellent à travers le monde. "
George Karaksaian
Pour luis écrire : Central Prison of Cyprus, Wing 2B 6523, Nicosia, Chypre/Cyprus.