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Lettre de clandestinité de Francesco Gioia (2004)

De je ne sais où, ??????, 2004

Chers parents, amis et compagnons,

Cela fait environ deux mois et demi que je suis sorti de la maison de mes grands-parents, ou plutôt du domicile qui m’avait été imposé comme forme de prison préventive par des personnes que je ne connais pas et qui ne valent certainement pas la peine d’être connus. Cette geôle consistait en gros à ne pas pouvoir sortir de chez moi, à ne pouvoir voir aucun membre de ma famille qui n’y était pas officiellement habitant, c’est-à-dire ne pouvoir voir aucun membre de la famille du coté de mon père (et lui non plus). Le fait d’être moi-même séquestré à demeure enfermait aussi mes proches puisqu’ils ne pouvaient accueillir à la maison aucun parent ou une quelconque personne n’y habitant pas, ce qui bouleversait complètement les habitudes de mes grands-parents et de ma mère. A la différence de la détention carcérale, je ne pouvais ni téléphoner ni écrire, sous peine de retourner en prison. Et pour assaisonner ce beau tableau, c’étaient ceux qui sont tout sauf mes amis passaient me rendre visite sept fois par jour et deux-trois fois par nuit.

Bien plus, ce sont les mêmes qui depuis que j’ai seize ans font tout pour m’envoyer en taule.

Un peu d’histoire. Depuis l’époque où j’étais mineur, j’ai subi environ une douzaine de perquisitions, dont quatre ou cinq chez mes grands-parents ; ils n’ont jamais rien trouvé de compromettant. J’ai été inculpé dans de nombreuses enquêtes, dont aucune ne s’est jamais soldée par une condamnation, à l’exception de deux petites conneries qui se sont terminées en amendes suite à un acharnement et une rancune particulière des défenseurs du capitalisme (la police et les carabiniers). Vu qu’ils n’ont jamais réussi à me trouver des poux dans la tête, bien qu’ils soient fermement convaincus que je sois la cause de leurs problèmes, les défenseurs de l’exploitation se sont toujours acharnés sur mes amis (anarchistes ou non) et sur leur famille à grands renforts de perquisitions, menaces, coups et insultes. Parfois ça n’a pas marché, parfois si, et j’ai perdu des amitiés ou en tout cas l’appui de celles-ci de la part des parents de mes amis.

Combien de fois ai-je entendu « ils m’ont dit que si je disais que c’est toi qui a fait ceci (se référant à une action), ils ne me poursuivraient pas à propos de la drogue qu’ils m’ont saisie, mais je ne pouvais pas le leur dire parce que je ne t’ai rien vu faire », ou de la part d’un autre ami : « ils m’ont emmené à la caserne sans avocat, m’ont donné des baffes, interrogé et fait chanter ». Combien de fois me suis-je entendu dire en connaissant à peine les parents de mes amis « quand mon fils sort avec toi je suis tranquille, tu ne bois pas, ne fumes pas, tu es un gentil garçon ». Toute cette confiance, les gens que je connais me la donnent toujours jusqu’à ce que les hommes en uniforme jouent leur rôle en menaçant, faisant du chantage, terrorisant. Ces choses-là se sont produites avec des amis, des pa-rents, des amies, mais aussi au travail, dans le bar que je fréquente, là où je fais mes cour-ses.

Environ deux mois avant mon arrestation, alors que je sortais d’un de mes travaux saisonniers habituels (ouvrier agricole), je vois un fil noir qui dépasse du montant de la portière de la voiture. Ceci, additionné au fait que depuis quelques temps la radio faisait le même bruit que lorsqu’elle fait des interférences avec un portable alors que je n’ai plus de portable (les flics me l’ont séquestré), me fait comprendre que ma voiture a été visitée par quelque petit espion. Ensuite, en enlevant la gaine du montant de la portière et une partie du tableau de bord, j’ai trouvé un GPS (un global position system sert à connaître en temps réel les déplacements de la voiture), son antenne et deux micros. Cela signifie qu’au moins deux espions sont entrés dans ma voiture (qui est toujours fermée) en la forçant, en ayant une copie des clés ou un passe-partout. Et cette histoire n’est pas arrivée qu’à moi, mais à tant d’autres compagnons. Tout ceci montre clairement les mé-thodes de ces soldats au service de l’argent.

Ceci a été et est ma vie, c’est plus ou moins la même que celle de nombreux compagnons, y compris ceux qui sont inculpés avec moi dans l’enquête sur les COR. Les COR (Cellules d’offensive révolutionnaire) sont un groupe qui agit dans toute l’Italie, mais qui a accompli de nombreuses actions à Pise et aux alentours. Actions visant des fascistes, syndicalistes à la solde du pouvoir, carabiniers... Toutes ces personnes sont des ennemis jurés de leur propre classe, selon tout anarchiste ou communiste. Pour ce motif, et pour n’en faire aucune apologie, j’éviterai de commenter ces actions. L’offensive policière a commencé avec l’arrestation d’un compagnon (Alessio) sous l’accusation ridicule d’avoir acheté un bidon vide le jour où les COR ont incendié une caserne ; d’autres compagnons ont été arrêtés le même jour ou peu après parce qu’on a retrouvé chez eux un document des COR qui leur avait été adressé comme à beaucoup de journalistes soit par la poste, soit par internet de façon anonyme. Morale : en Italie, on peut aller en prison pour avoir reçu une lettre anonyme. Un mois après est arrivée la deuxième vague répressive : contre moi, Giuseppe et Willy. En ce qui me concerne : perquisition à six heures du matin, d’abord aucun signe d’arrestation, puis après n’avoir rien trouvé ils m’emmènent à la caserne pour signer les actes. Une fois sur place, l’un d’eux me dit : « J’ai deux infos pour toi, un je dois t’incarcérer, deux tu peux accomplir cette peine préventive sous forme de mise en résidence surveillée chez toi ». J’ai souri un peu sarcastiquement, il n’y avait ni stupéfaction ni peur dans ma tête, seulement du mépris.

C’est à partir de ce moment-là que j’ai commencé à sentir l’envie de sortir de cette situation de merde et elle s’est faite de plus en plus pressante jusqu’au jour de ma fuite. J’ai pris le large en partie pour restituer à mes proches la liberté qui leur avait été supprimée avec ma mise en détention à demeure, et en partie pour moi, parce qu’être enfermé à la maison pour la plus grande joie de l’ennemi me faisait vraiment mal. Le transfert injustifié de mon ami Willy en prison m’a concaincu que je devais faire vite pour ne pas subir le même sort à cause de quelque caprice du juge. Je défie quiconque de dire que les preuves contre moi sont consistantes et j’invite ma mère à mon-trer mes procès-verbaux à tout ami qui veut se payer une tranche de rire (pour ma part, j’ai peu ri).

Au cours de ma fuite, j’ai trouvé de nombreuses amitiés, certaines feintes, d’autres non, je me suis baigné à la mer et à la piscine, je suis allé à des concerts, j’ai dansé, je suis allé au cinéma, j’ai fait des blagues, mais j’ai aussi réfléchi et je me suis tenu informé de la si-tuation de mes amis incarcérés. Toutes ces choses que la flicaille voulait m’empêcher de faire. Il y a beaucoup d’aspects positifs dans le fait de s’enfuir, mais cette situation m’empêche de voir les personnes que j’aime le plus dans la vie, mes parents, mes amis et mon chien Ludd que je cajolerai quand je le reverrai. Mon ami Willy me manque aussi beaucoup, lui qui a été très proche de moi dans les moments difficiles et que j’espère voir en liberté le plus rapidement possible. Un merci aussi à mon avocat Luca Pellegrini qui continue à faire avancer ma défense même si je suis loin, et pour toutes les fois où il m’a aidé au cours de situations les plus diverses. Un salut à tous les compagnons anarchistes et communistes qui portent en avant les luttes avec cohérence et courage, et à toutes les personnes qui les soutiennent plus ou moins directement.

J’ai appris de mon chien Ludd qu’on doit porter un grand amour aux personnes qui nous aiment et nous respectent, sans avoir peur de n’être pas assez un homme à cause de pleurs ou de la caresse d’un ami, mais j’ai aussi appris à être féroce et vindicatif contre ceux qui me veulent du mal ou me vendent à l’ennemi. J’envoie plusieurs copies de cette lettre et je souhaiterais qu’elle circule surtout parmi mes parents et amis, même si on peut aussi la passer sur internet.

Solidarité avec tous les compagnons qui portent en avant l’action directe contre le capitalisme et l’Etat.

Francesco Gioia, un des arrêtés dans l’enquête sur les COR, heureusement libre

[Traduit d’anarcotico.net du 3 novembre 2004]


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