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A propos des prisonniers politiques aux USA (1999)

ENTRETIEN AVEC ALAN BERKMAN

A PROPOS DES PRISONNIERS POLITIQUES AUX USA

- Quelle est actuellement la situation des prisonniers politiques aux USA des années 60, 70 et 80 ?

La majorité d’entre eux est toujours en prison et devrait y rester. Parmi eux, il y a un groupe de prisonniers des Black Panthers et de la BLA (Black Liberation Army) qui y sont depuis presque 25 ans. La plupart des prisonniers puertoricains sont emprisonnés depuis 19 ans. Leonard Peltier effectue actuellement sa 24ème année. Beaucoup de mes camarades, des révolutionnaires blancs, sont incarcérés depuis 15 ans. Bien qu’il y ait déjà eu des réussites dans les campagnes pour la libération, le succès récent le plus important étant la libération l’année dernière de Geronimo Pratt, le fait est que, jusqu’ici, nous n’avons pu obliger le gouvernement à reconnaître l’existence de ces prisonniers politiques ou à les libérer.

Pour l’heure, il y a une campagne pour que Bill Clinton gracie les prisonniers politiques puertoricains. Aujourd’hui comme hier, leur cas est sur le bureau du président et de sa commission. Mais il n’y a pas de quoi être particulièrement optimiste (ou mais personne n’est particulièrement optimiste). Pendant des années, il y eut de telles tentatives d’obtenir la libération de Leonard Peltier par le biais d’une grâce de la part de Clinton.

De toute façon, une telle grâce concernerait seulement les prisonniers incarcérés dans les prisons fédérales et de nombreux prisonniers des Black Panthers et de la BLA sont incarcérés dans les prisons des différents Etats.

Par ailleurs, il y a une avancée positive, même si elle est petite. En 1998, nous avons pu organiser une grande manifestation à Washington DC pour la libération de tous les prisonniers politiques.

- ll y avait combien de personnes ?

C’était très intéressant. Il y avait approximativement 5 000 personnes alors que la manifestation avait lieu un jour de semaine de mars avec un temps très moyen. Le parcours était très long et je trouve très intéressant que parmi les présents il y ait eu énormément de jeunes. Je trouve cela passionnant parce que la plupart des prisonniers politiques viennent des luttes des années 60. Et il y a donc ces jeunes, assez jeunes pour être les fils et les filles de ces prisonniers et pour qui cela a de l’importance que ces prisonniers politiques se soient engagés dans la Résistance, sur des principes tout à fait fondamentaux et qu’ils résistent encore aujourd’hui à l’Etat. C’est ce qui intéressait et enthousiasmait ces jeunes. Cela provoque leur admiration et ils étaient spécialement venus à Washington DC pour soutenir cette position de la Résistance.

Cela vaut également sur un niveau local. Récemment des camarades ont organisé par exemple à New York une initiative de femmes pour les prisonnières politiques. Ce n’était, il est vrai, qu’un très petit meeting mais cette fois encore la plupart des présents étaient des jeunes.

- Sais-tu d’où viennent ces jeunes ?

Nombre d’entre eux viennent de l’université, ils ont mis en place un réseau d’organisation et ils utilisent internet pour apprendre à se connaître. A New-York, ils sont très engagés dans une lutte contre les coupes budgétaires en matière de formation. C’est une sorte de mouvement étudiant et c’est très intéressant qu’ils se connectent ainsi à des prisonniers politiques, venus d’une phase précédente de la lutte.

- Vers quoi s’orientent-ils ? Est-ce qu’ils ont une orientation politique claire ? Sont-ils organisés dans un groupe particulier, dans des organisations existantes ou par exemple dans le mouvement pour les droits de l’homme ?

La plupart sont des anarchistes. Ils travaillent dans de très petits groupes, faits de relations personnelles. Certains étudiants noirs et latino-américains travaillent particulièrement sur un niveau national. Ce sont des organisations étudiantes mais elles ont une prétention politique plus fondamentale. La campagne contre l’exécution de Mumia Abu Jamal est essentielle dans ce contexte (...). Le point le plus important a été le fait qu’en 88 la cour suprême de Pennsylvanie ait rejeté sa demande de révision du procès. Il lui reste très peu de possibilités juridiques d’empêcher son exécution. Il y a eu des moments où son histoire a déclenché énormément d’activité et d’intérêts pour les prisonniers politiques. Tous, y compris les différents collectifs de PP, sont unanimes sur le fait que la campagne contre son exécution et pour sa libération est, dans la situation actuelle, l’élément décisif de toute campagne pour la situation des PP aux USA. Cela se vérifiera de plus en plus : son cas est le foyer pour tout travail avec et pour les PP aux USA. Récemment, j’ai lu sur Internet un appel de Leonard Peltier, demandant à ses soutiens de se concentrer sur la campagne pour Mumia.

Certes, je ne peux pas parler pour tous les PP mais j’en connais personnellement beaucoup et mon impression est : tous sont d’accord comme quoi une campagne active contre l’exécution de Mumia est la chose la plus importante que nous ayons à faire pour pouvoir soutenir dans leur ensemble les PP aux USA.

- Lors d’un précédent entretien, tu avais dit que, durant une longue période aux USA, le soutien à la campagne contre l’exécution de Mumia ne fut pas si simple. La discussion parlait sur les positions politiques de l’organisation MOVE. Mais désormais, tout le monde est visiblement d’accord sur la signification centrale de cette campagne.

Oui, tous sont d’accord sur ce point. Mais cela ne veut peut être pas dire pour autant que tous soient d’accord pour le déroulement de la campagne sous la férule d’une direction centrale. Il se peut que cela soit dû à l’impossibilité pour un mouvement plus ou moins social à être dirigé par une seule organisation. A certains moments, il y eut des organisations professionnelles qui soutenaient Mumia, par exemple des professeurs d’universités. Mais s’il existe un mouvement vraiment actif, les gens s’organisent de manière tout à fait différente. Et je pense qu’aux USA, comme peut être dans d’autres pays, il est difficile aux gens de gauche de travailler directement ensemble. Mais, précisément, il y a désormais un consensus sur comment et ce que font les différents groupes : la signification du cas Mumia est centrale pour tous.

Je suis certain qu’avec une direction centrale unitaire nous serions plus efficaces et plus forts - ce qui ne veut pas dire qu’une direction organisatrice, direction est ici plutôt employée dans le sens d’une orientation politique claire. Et c’est toujours la question : d’où vient cette ligne claire ? Que faire ? Comment relancer la campagne ? Quel poids faut-il donner aux questions politiques ? Quel poids aux questions juridiques ? C’est ce dont nous avons besoin et pas tant d’une organisation unitaire. Mais nous avons besoin d’une orientation claire, d’une ligne définie de campagne. Un groupe de personne aidant à acquérir une ligne commune claire pour la campagne. Cela permettrait à beaucoup de gens d’y participer.

- Fin avril doit avoir lieu à Philadelphie une grande manifestation "A million marh for Mumia".

Exact. Je pense que cette manif est un moment de focalisation. C’est important de la faire maintenant. Très souvent, du moins ici, les mobilisations de masses, dans les campagnes pour les PP sont très fortement connectées aux échéances juridiques (...). Je pense que nous devons mettre à jour un soutien qui, parallèlement au juridique, soit autant que possible un soutien politique. Si cela continue d’être laissé aux juges et s’il n’y a pas une forte pression politique, Mumia n’aura jamais droit à un procès honnête.

- Quelle forme de mouvement devrait-il y avoir aux USA et internationalement pour empêcher l’exécution de Mumia ? Quelle situation obligerait le gouvernement à stopper l’exécution ? Quelle qualité devrait atteindre la campagne ?

Pour l’essentiel, elle doit être beaucoup plus massive et forte que tout ce que les USA ont vu depuis de nombreuses années. Le soutien international pour Mumia fut, en de nombreux points, exemplaire. Il y eut un temps où nous, en tant qu’organisateurs aux USA, ne pouvions organiser qu’une petite partie du soutien tandis qu’une grande solidarité politique et financière, pour le travail des avocats, arrivait d’Europe. Ce fut magnifique et très important Mais fondamentalement, le mouvement pour Mumia doit être un mouvement ayant ses bases dans la société US. Je pense qu’il doit être très grand et très large, il doit atteindre des secteurs très différents de la société. Nous devons activer tous les opposants à la peine de mort et utiliser le cas de Mumia pour attirer l’attention sur l’ensemble de la problématique de la peine de mort, attirer l’attention sur le rapport entre peine de mort et racisme, sur le fait que celui qui est pauvre n’a pas assez d’argent pour un avocat, en désignant un avocat d’office, n’a aucune chance d’avoir un procès honnête et obtenir justice (...) Ces points ne valent pas seulement pour Mumia. C’est l’amère réalité pour de nombreux, très nombreux condamnés à mort aux USA. Nous devons voir que la vie de Mumia n’est pas plus importante que celles des autres 3000 condamnés à mort et Mumia ne dirait pas autre chose (...).

Et je pense, sans être un aventurier, que nous avons besoin d’un mouvement activiste. Nous devons montrer que nous le pensons sérieusement. Il est parfois facile de proférer de vides menaces mais les menaces en l’air n’apportent rien à personne. Nous avons besoin d’un mouvement qui le pense sérieusement, grâce auquel le gouvernement comprenne que nous prenons au sérieux la vie de Mumia. Ils doivent savoir que s’ils le tuent, cela aura de sérieuses conséquences.

La militance a des formes très diverses. Depuis des années, il n’y a plus aux USA de mouvement activiste. Parfois, je crois que le travail pour Mumia a conféré un esprit de sérieux à d’autres activités. Au moins aux USA, il arrive que les gens fassent des manifestations, criant des slogans et soient ensuite tout étonnés et inquiets quand la police se comporte agressivement contre eux. Car ils ne se voient pas comme antagonistes face à cet Etat. Néanmoins, la police les voit elle, incontestablement, comme des ennemis de l’Etat. Et les hommes politiques les voient tout autant comme des ennemis. Mais souvent aux USA, même la gauche politique n’a pas compris ce conflit et ne veut pas se voir comme ennemi de l’Etat.

Cependant je pense que les hommes et les femmes s’occupant du cas Mumia doivent comprendre et comprendront que le gouvernement veut vraiment le tuer. Très probablement ces hommes et ces femmes le feront. Et si les gens comprennent ça, alors il peut devenir un mouvement à prendre vraiment au sérieux. C’est une lutte où il s’agit vraiment de vie ou de mort.

- Quelle est la situation des autres prisonniers politiques ? Sais-tu combien il y a encore aujourd’hui de prisonniers des Black Panthers, de la Black Liberation Army, du MLN puertoricain, de l’American Indian Movement et de la guérilla urbaine anti-impérialiste blanche ? Quel est l’état de santé des prisonniers ?

Approximativement 100 prisonniers. Deux exemples : le premier Leonard Peltier. Il avait d’importantes douleurs et des problèmes avec sa mâchoire. La prison fédérale n’autorise pas qu’il aille dans un autre hôpital que Springfiels, un très mauvais hôpital pénitentiaire fédéral. J’y ait été moi-même (...). Dans un autre hôpital pénitentiaire fédéral, un médecin s’était proposé auprès de Leonard. Il était prêt à faire les examens et l’opération. Mais les responsables, bien qu’il s’agisse également d’un hôpital pénitentiaire fédéral ne veulent pas y envoyer Leonard.

Lorsque j’étais moi-même incarcéré et avais un cancer, j’avais déjà noté que les autorités, en particulier pour les PP, qui sont systématiquement incarcérés dans des prisons de haute sécurité, ne prennent pas leurs décisions en fonction de critères médicaux mais aussi en fonction de la sécurité pour nous. C’est seulement un prétexte pour laisser accéder les prisonniers à des soins médicaux encore plus mauvais (...).

- Existe-t-il une quelconque perspective d’un nouveau mouvement anti-impérialiste de gauche aux USA ? Y a-t-il des signes en ce sens ?

Je suis très intéressé au mouvement étudiant et à leur participation au travail avec et pour les PP. Ce sont des choses petites mais, par exemple, quand Geronimo Pratt a été libéré, il y a eut une très grande et large manifestation pour l’accueillir à laquelle ont pris part des milliers de jeunes. L’année dernière, il y a eu de très importantes et intéressantes luttes des étudiants dans l’université publique au sujet de la formation. Il y a ainsi des développements intéressants et il faut voir si cela se developpe. Ces dernières années, l’économie américaine va très bien, ce qui rend très difficile l’organisation d’un mouvement activiste. Il est plus difficile de mener une politique anti-impérialiste quand les luttes de libération nationale ne sont pas particulièrement fortes, comme c’est le cas depuis l’effondrement de l’Union soviétique. Je pense que les jeunes trouveront les formes et les sujets qui les animent et ceux-ci ne sont pas forcément tenus de correspondre à ce que nous connaissons comme un mouvement anti-impérialiste radical. Nous devons voir comment les choses se développent. Mais il y a des pistes très intéressantes chez les jeunes et c’est encourageant.

- Quels sont les revendications centrales des PP ?

Empêcher l’exécution de Mumia et sa libération. Et je peux dire qu’il en va de même pour tous les PP, hommes et femmes, quelles que soient leurs nationalités, Noirs, Natives, Puertoricains ou Blancs. Tous pensent que la clé et le noyau organisateur dans la phase actuelle de la confrontation sont d’empêcher l’exécution de Mumia.

(Alan Berkman s’est politisé au début des années 60 dans le mouvement étudiant contre la guerre du Vietnam et pour l’égalité des droits civiques. Une fois devenu médecin, Alan ne fut pas seulement actif dans les campagnes de solidarité avec les mouvements noirs de libération et le Black Power, le mouvement pour l’indépendance de Puerto Rico ou encore les luttes de libération sur un plan intemational, par exemple en Afrique du Sud. Alan mis également ses connaissances médicales au service des communautés noires de New York, Alabama et Boston. Visitant de nombreux prisonniers politiques, il put se rendre compte des nombreuses atteintes aux droits de l’homme dans les prisons US. Lors de l’occupation de Wounded Knee (South Dakota) Alan soutint politiquement et médicalement les occupants indiens. Les jeunes Native Américains luttaient pour leur droit sur le lieu même du plus célèbre massacre d’indiens de la conquête de l’ouest. En 1982, il fut condamné à 9 mois de prison pour avoir refusé de témoigner dans l’enquête du Grand Jury contre le mouvement noir de libération. Après sa libération, Alan dut plonger dans la clandestinité. Il était accusé d’avoir soigné un des Warriors de Wounded Knee blessé dans la fusillade avec la police. En 1985, il fut arrêté par le FBI à Philadelphie et accusé d’apparternir et d’avoir pris part aux actions du Armed Resistance Movement et de la Red Guerilla Resistance. En 1987, il fut condanmé à 12 ans. Alors qu’il était encore en instruction, il commença à développer un cancer du ganglion lymphatique. Et il fallut une longue campagne pour qu’en 1992 presque paralysé, Alan puisse être libéré. Aujourd’hui, Alan dirige un programme médical d’aide contre le SIDA, orienté avant tout vers la population noire de New York.)


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