Je m’appelle Gerasimos Kyriakopoulos. Je suis en détention préventive dans la prison de Korydalos, accusé pour les incidents du 6 mai au 4ème Forum Européen. En bref concernant mon affaire : Dans l’après-midi du 6 mai au quartier d’Athènes, Thission, où il n’y a eu aucun incident, six membres des M.A.T. (les CRS grecs) ont procédé à six arrestations à l’aveuglette et totalement injustifiées dont la mienne. Puisqu’ils m’avaient arrêté sans que j’aie rien fait, j’ai pensé qu’il s’agissait simplement d’un simple contrôle, étant donné l’ambiance qui régnait ce jour-là. Pourtant, comme vous pouvez le comprendre puisque je vous écris cette lettre, ce ne fut pas le cas. Puisque après m’avoir amené au commissariat central, sans preuve et sans aucun élément, les policiers m’ont demandé de signer un procès verbal qui contenait un nombre important d’accusations erronées. Et afin de pouvoir étayer ces accusations, ils mentionnent, dans les six procès verbaux identiques, que les arrestations n’ont pas eu lieu à Thission, mais à la place de Monastiraki, là où les incidents s’étaient déroulés, nous désignant comme la bande qui les avait agressé. Ainsi, sans aucun élément réel, au cours de l’instruction, de très graves accusations m’ont été attribuées comme celles des tentatives d’homicide, de détention de 50 bombes explosives et alors que je présentais toutes les garanties pour me mettre à la disposition de la justice et que je n’ai eu jusqu’à ce jour aucun problème avec la police et la justice ni aucune condamnation, ils ont ordonné ma détention préventive. Ainsi je me retrouve sans aucun élément de preuve réelle en détention préventive dans la prison de Korydalos, avec de très graves accusations à charge contre moi. Ensuite, mes demandes de mise en liberté ont toutes été rejetées. Après maintes réflexions je me demande comment je peux prouver mon innocence, moi, une simple personne - n’ayant pour preuve que ma parole sur ce que j’ai vécu - contre six fausses accusations des policiers. Evidemment, je ne peux pas. Ainsi, étant désespéré et n’ayant pas d’autre moyen de faire face à ces fausses accusations et sachant que - étant donné les problèmes graves de santé que j’ai (rupture de rein et de rate) - ce que je fais peux me coûter ma vie, je commence une grève de la faim, protestant contre les fausses accusations qui m’ont été attribuées et demandant ma mise en liberté immédiate jusqu’au jugement de mon affaire.
Gerasimos Kyriakopoulos